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Hébergement d’urgence : « Les annonces du gouvernement vont dans le bon sens »

Ce mardi, le ministre du Logement Patrice Vergriete a annoncé le recrutement de 500 personnes supplémentaires au Samu social afin de désengorger le 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans-abri. Alors que la trêve hivernale a débuté le 1er novembre, Philippe Mouiller, président LR de la commission des affaires sociales du Sénat, salue ce déploiement de nouveaux moyens.
Steve Jourdin

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Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du logement, a annoncé sur Franceinfo ce mardi le recrutement de 500 personnes supplémentaires pour le Samu social. Est-ce que cette annonce est à la hauteur de l’enjeu ?

C’est un bon signe. Le gouvernement promet des moyens conséquents, notamment humains, afin d’aider à l’accompagnement des personnes sans-abri. Cela va surtout permettre de désengorger le 115, qui fait face à une hausse des demandes et qui est en saturation. Néanmoins, les mesures annoncées par le gouvernement ne s’attaquent qu’au court terme, cela ne règle pas le problème de fond.

L’exécutif va aussi débloquer 4,7 millions d’euros pour verser des primes aux employés du Samu social. C’est un effort financier important…

Les moyens annoncés sont effectivement importants, cela devrait déboucher sur de meilleures rémunérations pour le personnel associatif qui travaille avec le Samu social. Aujourd’hui, on anticipe une urgence absolue, ce qui explique le dispositif déployé.

Environ 200 000 places d’hébergement d’urgence existent actuellement en France. Selon la Fondation Abbé Pierre, on compte plus de 330 000 personnes sans domicile. Est-on en train de se résigner ?

Il y a un problème général de l’hébergement d’urgence. Nous avons du mal à produire des logements, car il y a beaucoup de contraintes administratives et d’obligations sur le bâti, notamment en Ile-de-France. La réforme des bailleurs sociaux a aussi mis beaucoup de monde en difficulté. L’enjeu et les problèmes de l’hébergement n’ont pas commencé ces derniers mois, on paye aujourd’hui des mesures qui ont été décidées depuis 5 ans. Nous sommes au milieu d’une concentration de nombreuses difficultés.

Faut-il donner davantage de moyens aux associations en charge de l’accompagnement des personnes sans-abri ?

Ces associations ont des moyens extrêmement limités. Il faut plus globalement porter une réforme de l’organisation de l’accompagnement d’urgence, et ne pas se concentrer uniquement sur le volet hébergement. Nous devons lancer de nouveaux programmes, et en faire une préoccupation nationale.

En 2017, Emmanuel Macron avait promis qu’il n’y aurait plus de SDF en France après son élection. C’est un échec ?

Le bilan du président est très mitigé en la matière, notamment sur l’hébergement d’urgence. Le plan pauvreté lancé lors du dernier quinquennat n’a pas porté ses fruits. Nous ne travaillons pas assez sur la durée.

L’enjeu est global. Il s’agit de s’attaquer à la pauvreté, à l’intégration des populations immigrées, à la concentration d’une certaine pauvreté dans les zones urbaines, et aussi évidemment au nombre de places d’hébergement. C’est un ensemble de phénomènes qu’il convient de traiter sur un temps long

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