Hélène Carrère d’Encausse : Vladimir Poutine agit comme « un vieil homme soviétique »
Elle est académicienne, historienne et spécialiste de la Russie. Au micro de Rebecca Fitoussi dans « un monde un regard », celle qui avait prédit avant tout le monde la chute de l’empire soviétique revient sur la personnalité de Vladimir Poutine qu’elle a rencontré plusieurs fois.
« Je suis l’Europe incarnée », c’est avec ces mots que l’historienne Hélène Carrère d’Encausse se présente à Rebecca Fitoussi dans l’émission « Un monde, Un regard ». Une historienne cosmopolite qui puise dans ses racines familiales son attachement au peuple slave et sa connaissance de la situation géopolitique russe : « Mes parents étaient un mélange, maman était née en Italie et mon père portait un nom géorgien, pas russe, tout cela m’a permis de m’intéresser au problème des nationalités et de comprendre le problème actuel des Ukrainiens ».
Pour ses parents, la nationalité française se « mérite »
Née à Paris en 1929, Hélène Carrère d’Encausse est une femme aux identités multiples. Apatride de naissance, ce n’est qu’à 21 ans qu’elle obtient la nationalité française. Elle raconte : « C’était la volonté de mes parents apatrides eux aussi, ils ont décidé que cette nationalité ne serait un cadeau de naissance que la France me ferait. Pour eux, il fallait la demander et la mériter […] J’ai appris par cœur la Constitution sans qu’on me le demande vraiment » raconte-t-elle amusée à Rebecca Fitoussi : « C’était un lundi, je suis entrée dans un bureau poussiéreux, j’étais fière et décidée, je voulais chanter la Marseillaise, réciter la Constitution, l’homme en face de moi a coupé court et m’a tendu un papier en me disant : C’est bon, vous êtes française. Je dois avouer que j’ai été très vexée ».
Une envie de s’intégrer, de réaliser des choses importantes et d’apporter sa contribution à la communauté qui n’ont dès lors jamais quitté Hélène Carrère d’Encausse. Pour elle, acquérir une nationalité doit être un acte volontaire, réaliser en pleine conscience « avec une certaine solennité ».
« Vladimir Poutine ne veut pas restaurer un empire, il veut retrouver une puissance passée »
« Le général de Gaulle et la Russie », « La Russie et la France, de Pierre le Grand à Lénine », « Alexandra Kollantaï, la walkyrie de la Révolution » ou encore « L’Europe éclatée » qui l’a fait connaître du grand public, toute sa vie, l’historienne a étudié les relations entre la France et la Russie et a exploré le passé de cette immense nation. Pour elle, Vladimir Poutine, qu’elle a rencontré à plusieurs reprises, « n’a pas envie de faire renaître un empire mais de restaurer sa puissance, ce qui n’est pas pareil ».
« L’histoire de la Russie, poursuit l’historienne, a été attachée à un désir d’extension pour une raison très simple : elle n’a pas de frontières naturelles et après avoir vécu plus de deux siècles sous domination étrangère, envahie notamment par les Mongols, les souverains russes ont toujours tout fait pour gagner du terrain, repousser le danger jusqu’à devenir le pays le plus grand du monde ». Ainsi, même si à la chute de l’URSS au début des années 1990, la Russie perd 20 % de son territoire, elle reste le pays le plus étendu du monde. Pour Hélène Carrère d’Encausse ce n’est pas neutre et cela peut expliquer l’actualité de ces dernières semaines de la guerre en Ukraine.
« La Russie est une puissance pauvre »
Pour Vladimir Poutine, comme pour Pierre le Grand avant lui, l’idée de puissance s’entend par la conquête de nouveaux territoires, le problème comme le souligne l’historienne, c’est que tout miser sur la puissance militaire fait que cet immense territoire a du mal à se moderniser.
« Je ne regrette pas mes rencontres avec Vladimir Poutine car c’est toujours intéressant de rencontrer des gens qui jouent un rôle dans l’Histoire » rapporte Hélène Carrère d’Encausse : « Je garde le souvenir d’un homme assez terne et timoré, qui pour compenser cela parlait de façon décidée. Il y a chez lui ces deux facettes : un côté timoré et un côté bravache mais rien d’éclatant ». Pour Hélène Carrère d’Encausse, les origines du dirigeant russe ont leur importance dans l’homme qu’il est devenu. « Il a été élevé dans le système soviétique. Il a été membre du KGB à l’époque de la décomposition de l’URSS, c’était quelqu’un qui avait compris comment fonctionnait le régime, c’est important de l’avoir en tête ».
Devenu Président, Vladimir Poutine a certainement voulu se comporter comme tous les autres présidents pense Hélène Carrère d’Encausse, se confronter au monde. « Mais désormais, le vieil homme est là, conclut-elle, le vieil homme soviétique avec toutes les valeurs du système, la volonté de puissance, l’ambition spatiale, même s’il sait comme tous les Russes que cette course à l’espace a été la perte du pays ».
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