Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Idée neuve à Saint-Nazaire : Un tirage au sort pour donner son avis
Par Marie Oestreich et Samia Dechir
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Mercredi soir, espace civique du quartier ouest de Saint-Nazaire. Depuis plus une heure et demie ces habitants débattent de l’organisation de la prochaine bourse aux graines et aux plantes du mois d’avril… et autour de la table, on hésite encore. Dans ce conseil de quartier de Saint-Nazaire, les participants sont tous volontaires. Parents d’élèves, membres d’association ou simples bénévoles des familiers de l’engagement… censés représenter tous les points de vue, y compris ceux d'habitants qui ne s’engagent jamais. Des habitants témoignent :
« J’ai toujours eu besoin de donner du temps aux autres. »
« Je me suis engagé dans les amicales laïques, avec des enfants en classe primaire. »
Voiries, plans de circulation, aménagement des espaces verts, chacun y va de son avis. Petite réunion rituelle entre habitués… mais comment élargir le premier cercle ? Comment faire participer ceux qui n’y pensent même pas ?
Un tirage au sort pour susciter l'engagement
Il y a plus d’un an, au moment du renouvellement des conseils de quartier, 40 personnes ont été tirées au sort sur les listes électorales, sur un total de 230. Une première. Parmi elles, Jean-Jacques, 66 ans :
« Ma réaction c’était qu’on pouvait accepter ou refuser… et puis comme je me suis dit qu'en bon français on avait toujours tendance à se plaindre. Je me suis dit que c’était l’occasion de participer à la vie du quartier… »
Des citoyens tirés au sort pour donner leur avis… Une manière de retisser des liens entre élus et citoyens de façon durable.
Jean-Luc Sechet, adjoint au maire de Saint-Nazaire :
« Il est important de pouvoir concerter avec les habitants, qu’ils soient volontaires ou qu'on aille les chercher au plus près de leurs réalités, parce qu'ils ont aussi une expertise d'usage. Même si on sait qu'une partie reste silencieuse, l'objectif est de les ramener vers la chose publique. On constate que des habitants forts éloignés se rapprochent d‘autres temps et d'autres dispositifs de concertation. »
Écologie, vie de quartier, nuisances sonores, Jean-Jacques, lui, a choisi de défendre la sauvegarde du patrimoine de cette ville industrielle trop souvent délaissé…
Tiré au sort pour participer au conseil de quartier, Jean-Jacques a dit oui. Mais de là à envisager l’élargissement du dispositif, et faire la même chose au Parlement… Le débat reste ouvert.