Lors du Salon de l’agriculture, Yves Chassany, éleveur et président de la Race Aubrac, a rencontré Emmanuel Macron dans la matinée. « J’ai eu la chance de voir un président très à l’écoute des soucis des agriculteurs et dieu sait s’il y en a en ce moment », raconte-t-il au micro d’Alexandre Poussart sur Public Sénat, expliquant que le dialogue avait tourné autour de la rémunération des éleveurs et de la vente des produits, « qui doivent être aux justes tarifs ».
« Les éleveurs d’Aubrac sont comme tous les éleveurs : déprimés et un petit peu effaré vis-à-vis de la situation », alerte Yves Chassany. « On a perdu 200.000 vaches allaitantes en trois ans sur ce pays. C’est carrément scandaleux », déplore-t-il.
« Il va falloir revoir les rapports de force »
Interrogé sur les effets de la loi Egalim, qui avait pour objectif d’apporter une meilleure rémunération pour les agriculteurs, Yves Chassany est clair : « Elle n’a pas marché et n’apporte pas suffisamment de réponses aujourd’hui ». « Il va falloir revoir les rapports de force dans ces filières. Il faut que les éleveurs aient plus de poids et soient mieux organisés. Je crois qu’Emmanuel Macron a entendu le message », explique-t-il.
Yves Chassany reconnait qu’il est « inquiet » à propos des défis auxquels le monde agricole devra faire face dans les prochaines années et les prochains mois. « Puisque la priorité est d’abord le défi alimentaire et le consommateur est en pleine crise de confiance. Il a été malmené ces derniers temps ». « Les éleveurs ont fait des efforts vis-à-vis de leurs pratiques d’élevages », affirme-t-il.
« Les aides européennes sont nécessaires »
Pour l’éleveur, la politique agricole commune, à l’échelle européenne peut être un levier d’action. « Emmanuel Macron était ces deux derniers jours en pleine négociation sur ce sujet. Il y a des leviers qui sont importants vis-à-vis des défis qui sont devant nous », poursuit Yves Chassany. À propos de la place de l’Union européenne dans la politique agricole en France, l’éleveur reconnaît son importance. « Malheureusement, les aides européennes sont nécessaires pour assurer le fonctionnement des exploitations. Mais il faut les imaginer comme des leviers face aux défis qui sont devant nous », explique-t-il.