« Il y a un problème systémique dans la police », déclare l’écologiste Marine Tondelier

La secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts souhaite que la relation entre la population et la police « s’améliore », ce qui nécessite « quelques évolutions législatives », selon elle, à commencer par le cadre qui régit l’usage des armes à feu dans la police, revu en 2017.
Guillaume Jacquot

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« C’est sûr qu’il y aura un avant et un après. » Invitée d’Audition publique, l’émission politique de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live, la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts souhaite une série de changements, après les six jours d’émeutes urbaines consécutives à la mort de Nahel, dans un contrôle de police à Nanterre. Appelant « tout le monde à l’apaisement », Marine Tondelier a notamment déclaré au cours de l’émission qu’il y avait « un problème avec l’institution de la police », dont un « problème de racisme ». « Je pense qu’il y a un problème systémique dans la police. Je ne pense pas que tous les policiers en soient individuellement responsables […] L’institution est problématique. »

Pour cette conseillère régionale des Hauts-de-France, qui souhaite que la « relation de confiance entre notre population et sa police s’améliore », cela nécessitera « quelques évolutions législatives ». L’écologiste a exprimé son soutien à une demande portée de longue date par des associations, à savoir la présentation d’un récépissé en cas de contrôle d’identité. « Si on n’est pas capable de prendre ce genre de mesures — pas aujourd’hui, ce serait complément inaudible, on doit être dans le retour au calme — alors on est condamné à revivre ce genre de situation », a-t-elle mis en garde.

Une majorité « culturelle » dans le pays pour modifier la loi de 2017 sur l’usage des armes en cas de refus d’obtempérer

Elle a rappelé par ailleurs que sa famille politique réclamait depuis plusieurs années l’abrogation de la loi de 2017, votée sous le gouvernement du socialiste Bernard Cazeneuve, sur les modalités de l’usage des armes à feu par les policiers, notamment en cas de refus d’obtempérer. « Ça me paraît évident que la loi va devoir changer », a-t-elle insisté. Selon elle, il existe une « majorité culturelle » dans le pays « pour changer cette loi », qu’elle relie au ton du communiqué incendiaire du 30 juin cosigné par Alliance et Unsa-police. Sur ce document, les deux principaux syndicats de la profession se disaient « en guerre » contre « les nuisibles ». « Quand on voit ce communiqué, ils ont bien compris que la loi allait changer », a souligné Marine Tondelier, qui a qualifié le tract de « forme d’intimidation » envers le gouvernement. L’UNSA, par la voix de son secrétaire général, s’est très vite désolidarisé de ces déclarations.

L’élue écologiste a cependant indiqué qu’elle n’appellerait pas à la dissolution d’Alliance. « Il faut arrêter de vouloir dissoudre tous les gens qui ne sont pas d’accord avec nous », a-t-elle expliqué, en visant le ministre de l’Intérieur et son récent décret ciblant le collectif des Soulèvements de la Terre.

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