île-aux-moines : « Tout le monde débarque, c’est Martine à la plage »
Entre samedi et mardi dernier, près de 400 propriétaires de résidences secondaires sont venus se confiner à l'île-aux-moines. Les habitants de l'île sont partagés entre rejet et compréhension.
Par Cécile Sixou
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« Attention ils vont arriver ». C'est un tweet d'un de ses amis parisiens qui lui a mis la puce à l'oreille. Hervé Crequer a 58 ans et a toujours vécu à l'île aux moines. Samedi, en lisant ce tweet de l'un de ses amis parisiens, qui y avait joint une photo de la gare de Montparnasse bondée, Hervé Crequer, 58 ans, a compris que les résidents secondaires allaient débarquer en masse pour se confiner sur cette île du Morbihan : « au début, je me suis dit : mais qu'est-ce qu'ils viennent foutre ici, il ferait mieux d'être confinés à Paris, ce n'est pas très civique comme comportement ». Même réaction d'une autre habitante de l'île qui préfère rester anonyme : « c'est incroyable ! Tout le monde débarque, tout va bien. Il y a encore quelques jours, c'était Martine à la plage, Martine fait son jogging, en bref les vacances au soleil ». Mais depuis jeudi, la mairie a pris un arrêté : désormais, il est interdit d'aller à la plage, les liaisons par bacs qui relient l'île au continent ont été réduits de moitié et ne sont réservées qu'aux services sanitaires médicaux et sociaux, aux insulaires permanents, aux résidents justifiant d'un titre de propriété et aux travailleurs permanents sur l’île. Les habitants, eux, doivent rester chez eux. Seules les sorties pour raison de santé, travail et courses alimentaires sont autorisées.
« Ceux qui ont peur, ce sont les anciens »
Devant la supérette sur l'île-aux-moines
Photo : Cécile Sixou
En temps normal, près de 600 personnes vivent à l'île aux moines, mais depuis vendredi il y en aurait près de 1000. Isabelle Olieno, la responsable d'une des deux supérettes de l'île avait anticipé : « la semaine dernière j'ai fait une plus grosse commande, car je savais que des gens allaient venir ». Elle estime avoir fait passer en quelques jours ses stocks de la période hivernale à l'équivalent d'un mois de juillet : « c'est vrai qu'économiquement, on est moins impacté que les autres, on fait un super chiffre ». La mairie lui a imposé plusieurs mesures de sécurité : pas plus de 5 personnes en même temps dans le magasin, le nettoyage régulier des caisses et deux mètres de distance pour les personnes qui patientent à l'extérieur : « on fait attention, on travaille avec des gants et des masques. Mes salariés et moi, on n'a pas peur. Ici, ceux qui ont peur, ce sont les anciens ».
Queue à la supérette sur l'île-aux-moines
Photo : Cécile Sixou
« La peste noire était déjà là »
Hervé Créquer fait le même constat : « les personnes âgées, il y en a beaucoup ici, on ne les voit pas, elles ne sortent pas, et ne s'expriment que dans leur cercle familial, et je peux vous dire qu'il y a beaucoup de réticences ». Pour lui, même si ces propriétaires de résidence secondaire ont manqué de civisme, il les comprend : « je les connais, je les aime bien, et après tout qu'est-ce que j'aurais fait à leur place » et il a bien conscience que si des cas d'infection au coronavirus se déclarent sur l'île, ils ne seront pas forcément responsables : « le Morbihan est un cluster, ce n'est pas eux qui vont nous amener la peste noire, elle était déjà là ».
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