IVG dans la Constitution : « J’ai simplement exprimé mes réserves, mais je respecterai le vote du Sénat », affirme Gérard Larcher

Le président du Sénat maintient ses « réserves » sur l’introduction d’une « liberté garantie » dans la Constitution pour l’accès à l’interruption volontaire de la grossesse.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

À la veille d’une séance cruciale au Sénat pour la suite du projet de révision constitutionnelle en vue de consacrer au plus haut niveau la liberté pour les femmes d’avoir recours à une interruption volontaire de la grossesse, Gérard Larcher reste sur ses positions. « J’ai simplement exprimé mes réserves sur l’introduction dans la Constitution, mais je respecterai le vote du Sénat », a-t-il déclaré ce 27 février sur Public Sénat, depuis le Salon de l’agriculture. Depuis plusieurs semaines, le sénateur martèle que « la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux ». Le vote s’annonce en tout cas serré.

« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse », c’est en ces termes qu’arrive en séance l’article unique de la proposition de loi constitutionnelle. Le groupe LR a proposé un amendement de suppression du mot « garantie ». « Le mot garantie, ça donne un droit strictement opposable. Je pense que le débat mérite d’être posé au Sénat, et donc le Sénat débattra », a justifié Gérard Larcher, ajoutant que les « conclusions du Sénat deviendront les conclusions partagées ». Une façon de rappeler que, dans le cadre d’une révision constitutionnelle, les deux chambres sont à égalité et l’Assemblée nationale ne peut pas avoir le dernier mot.

Gérard Larcher souligne également que le Sénat a déjà retiré ce même mot de « garantie » dans la réforme constitutionnelle sur la préservation de l’environnement et de la diversité biologique. « C’est une position constante du Sénat », déclare-t-il. Le texte en question, débattu au printemps 2021, n’avait pas pu aboutir, faute d’adoption dans les mêmes termes dans les deux hémicycles.

Alors que la fondation des Femmes a lancé un appel solennel au président du Sénat pour rendre possible cette constitutionnalisation, Gérard Larcher se défend en indiquant qu’il a « toujours été favorable à l’interruption volontaire de la grossesse ». « Et je milite pour que les femmes soient accueillies dans des conditions de dignité : je rappelle qu’on a fermé, en dix ans, 130 centres d’accueil, et ce combat va continuer à être le mien », a-t-il ajouté.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

IVG dans la Constitution : « J’ai simplement exprimé mes réserves, mais je respecterai le vote du Sénat », affirme Gérard Larcher
4min

Société

Egalité femmes-hommes : « Si nous avons une réduction de moyens, je ne serai pas en mesure de réaliser le travail qui m’est demandé », alerte Bérangère Couillard

Auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Bouillard s’inquiète de l’avenir de l’institution à la veille des débats budgétaires au Parlement, et des échéances électorales.

Le

IVG dans la Constitution : « J’ai simplement exprimé mes réserves, mais je respecterai le vote du Sénat », affirme Gérard Larcher
3min

Société

Intelligences artificielles : « On ne peut pas leur faire confiance », prévient le concepteur de l’assistant vocal Siri

Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, l’informaticien Luc Julia, concepteur de l’assistant vocal Siri a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle. S’il conçoit cette nouvelle technologie comme un « outil » permettant de dégager du temps, il alerte sur le manque de fiabilité des informations.

Le

IVG dans la Constitution : « J’ai simplement exprimé mes réserves, mais je respecterai le vote du Sénat », affirme Gérard Larcher
2min

Société

Interdiction des réseaux sociaux aux jeunes : sans consensus européen, la France « montrera la voie », selon le ministre de l’Europe

Après le meurtre d’une surveillante par un collégien de 14 ans à Nogent, Emmanuel Macron a remis l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans sur la table. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, assure à cet égard que si un « consensus » européen ne se dégage pas, la France « montrera la voie » dans les prochains mois.

Le