« J’ai peur d’un nouveau confinement cet été car on aurait repris trop tôt »
Depuis le début du confinement, Sophie, enseignante en CP, a trouvé le rythme avec ses élèves de CP, avec qui elle échange régulièrement. Elle commence tout juste à organiser la rentrée scolaire le 11 mai prochain. Mais beaucoup de ses questions restent pour l’heure sans réponse.

« J’ai peur d’un nouveau confinement cet été car on aurait repris trop tôt »

Depuis le début du confinement, Sophie, enseignante en CP, a trouvé le rythme avec ses élèves de CP, avec qui elle échange régulièrement. Elle commence tout juste à organiser la rentrée scolaire le 11 mai prochain. Mais beaucoup de ses questions restent pour l’heure sans réponse.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Header ma vie  en confinement

N’allez pas lui dire que ce sont des vacances ! Depuis le début du confinement, ses journées sont à rallonge. Les matins, Sophie assure la classe à ses trois enfants, les après-midi, les mercredis et parfois une partie du week-end, elle prépare et corrige les devoirs de ses 26 élèves de CP. « Pour mes élèves, je me suis recentrée sur les fondamentaux, l’apprentissage de la lecture surtout. Au début, j’ai vu trop grand, je mettais de l’anglais, n’importe quoi ! »

Sophie garde le sourire. Elle enseigne dans une école élémentaire de Joinville-le-Pont, dans un quartier favorisé et elle en a conscience. « Concernant le suivi des devoirs, il n’y a pas de souci dans ma classe. Les parents sont très présents, personne n’est laissé de côté. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. »

L’enseignante de 37 ans pense à ses collègues et aux enfants qui se trouvent dans des établissements en zone d’éducation prioritaire. « Deux mois sans classe pour ces enfants en REP, c’est énorme » affirme Sophie.

Une rentrée scolaire aux allures de garderie

La rentrée scolaire à partir du 11 mai, c’est sans doute pour ces enfants qu’elle a été programmée. Mais pour l’enseignante dans le Val-de-Marne, une autre raison a pesé dans la balance. « On a le sentiment qu’on remet les élèves à l’école pour que les parents puissent retourner travailler ». Mais elle balaie de suite l’idée évoquée par certains de ses collègues, qui se sentent sacrifiés sur l’autel de l’économie. 

La classe à la maison

Pas du genre à s’appesantir, Sophie redoute surtout le casse-tête organisationnel entre la rentrée de ses élèves par petits groupes, et celles de ses trois enfants qui s‘échelonnent sur 3 semaines. Sans compter, le nombre d’incertitudes qui demeurent : la cantine sera-t-elle maintenue ? Combien d’élèves vont-ils venir effectivement en classe ? Que va-t-il se passer pour ceux qui ne reviennent pas dans les murs de l’école ?  Faudra-t-il continuer à assurer l’école à distance ? Des questions qui restent pour l’heure sans réponse, malgré les nombreux mails envoyés par le recteur d’académie. « Tout le monde tâtonne et au niveau de la hiérarchie personne ne peut nous répondre pour le moment ».

Des gestes barrières : illusoire chez les plus petits 

Une rentrée qui reste donc à préciser, mais qui n’effraie pas la professeure, pas stressée par une possible contamination du Covid 19. Elle connaît très bien la réalité d’une cour de récréation ou dans une salle de classe : « En CP, les enfants sont encore petits, c’est illusoire de penser qu’ils respecteront un mètre de distance entre eux ».

Une proximité qui va sans aucun doute favoriser la circulation du virus. La plus grande crainte de Sophie ? « J’ai peur d’un nouveau confinement en juillet/août car on aurait repris plus tôt. » L’enseignante sait qu’un second confinement pourrait être vécu comme un traumatisme par certains enfants, et stresser un peu plus des parents déjà inquiets.

Partager cet article

Dans la même thématique

« J’ai peur d’un nouveau confinement cet été car on aurait repris trop tôt »
8min

Société

Voitures en bout de course, hélicos hors d’âge, loyers qui plombent les comptes : le numéro 1 de la gendarmerie alerte devant le Sénat

Malgré un budget en légère hausse de 200 millions d’euros en 2026, la gendarmerie nationale est contrainte à des « renoncements » multiples, alerte son directeur général, Hubert Bonneau. Face à une hausse de la délinquance et des missions diverses, y compris l’appui aux armées, en cas de guerre face à une autre nation, ses moyens sont insuffisants, juge le patron de la gendarmerie.

Le

SNCF la greve du 21 novembre 2024 en forme ultimatum.
5min

Société

Sabotage sur le réseau SNCF : « Surveiller un tel réseau, c’est quasi-impossible » estime-t-on au Sénat

Après des actes de malveillance qui ont paralysé plusieurs lignes importantes du réseau ferroviaire dimanche et lundi, le ministre des Transports a pointé la difficulté technique de sécuriser 28 000 km de voies. Les parlementaires pointent la même difficulté, alors que les acteurs du ferroviaire soulignent tous un « sous-investissement chronique » dans les infrastructures.

Le