Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
« J’espérais que mon médecin généraliste puisse me vacciner, mais il a été réquisitionné » : le coup de gueule d’un retraité de l’Orne
Par Nils Buchsbaum
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Pénurie de masques, de gel et maintenant de vaccins, depuis un an Jean-Marie Goetz a souvent été en colère contre le gouvernement et sa gestion de la situation sanitaire. Retraité de plus de 75 ans avec des antécédents médicaux, il coche pourtant toutes les cases pour être parmi les premiers vaccinés mais il n’y arrive pas. « J’étais volontaire à peu près dès le départ. J’ai essayé de me faire vacciner à partir du 15 janvier. A ce moment-là, je n’arrivais même pas à avoir un interlocuteur. Depuis peu il y a des services de réponse téléphonique qui me disent rappeler dans 15 jours, et 15 jours après je rappelle et on me dit encore de rappeler plus tard. J’ai essayé aussi par internet et je n’ai aucun retour, cela ne fonctionne pas du tout » déclare-t-il.
Les départements pas tous logés à la même enseigne ?
Après avoir discuté avec des proches qui ont réussi à obtenir les précieuses doses de vaccins, Jean-Marie Goetz en vient à se demander si certaines régions sont plus favorisées que d’autres. « J’ai de la famille et des amis dans les Yvelines, en Seine-et-Marne, en région parisienne qui sont aussi prioritaires, qui ont un âge semblable au mien et qui sont déjà vaccinés. J’ai l’impression qu’il y a des régions qui sont un peu mises à l’écart parce que comme en Bretagne ou en Normandie, l’épidémie est beaucoup moins répandue ».
« Ce que je regrette par exemple c’est qu’il n’y a pas de liste d’attente »
Sans date de vaccination précise, il a interrogé ses élus locaux et son député mais là encore aucun n’a su lui donner d’explication. Jean-Marie Goetz avoue se sentir seul et démuni. D’autant plus qu’il ne peut même plus rencontrer son médecin traitant. « J’espérais que mon médecin généraliste puisse me vacciner mais il a été réquisitionné. Il s’est retrouvé semble-t-il convoqué pour faire des vaccinations. J’ai par ailleurs de graves problèmes de santé et sans prévenir, je me suis retrouvé dans l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous pour renouveler mon traitement […] Ce que je regrette par exemple, c’est qu’il n’y a pas de liste d’attente », déclare-t-il, et s’étonne que l’on n’ait pas considéré le problème au niveau du foyer : « J’ai personnellement 75 ans, mon épouse à 71 ans. Si j’arrive à me faire vacciner en tant que prioritaire de 75 ans, je vais recommencer un parcours du combattant pour mon épouse quand cela sera son tour ».
Des brevets du vaccin dans le domaine public pour faciliter leur production
Pour Raymonde Poncet Monge, sénatrice du Rhône et vice-présidente de la commission d’enquête sur la crise du covid-19, les laboratoires n’ont pas tenu leurs engagements « depuis le début de l’année, AstraZeneca ne donne que la moitié des doses à savoir 40 millions au lieu de 80 millions. »
« Les laboratoires privés vendent les vaccins, mais ils n’ont financé la recherche et les essais qu’à hauteur de 30 %. Les 70 % restant proviennent des fonds publics. »
Elle plaide pour que les vaccins soient reconnus comme un bien public mondial car « les laboratoires privés vendent les vaccins mais ils n’ont financé la recherche et les essais qu’à hauteur de 30 %. Les 70 % restant proviennent des fonds publics. »
Pour François Patriat, sénateur de la Côte-d’Or affilié au groupe LREM : « Tout le monde parle de pénurie, mais il faut parler de production. On a peu de vaccins car peu de productions […] Maintenant que l’intérêt pour les vaccins existe, les laboratoires vont produire plus. A partir d’avril mai ils produiront beaucoup plus et partout. »
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