Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
J+21 : Déconfinement : « J’ai peur de ne plus pouvoir tenir mes administrés » raconte cette maire
Par Marie Bremeau
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La maire sans étiquette, Marie-France Bottarlini, reçoit de plus en plus d’appels sur la ligne de permanence de la mairie. « Les gens veulent savoir s’ils peuvent sortir. Tous les prétextes sont bons. » « J’ai peur de ne plus pouvoir tenir mes administrés. »
L’annonce faite par le premier ministre il y a quelques jours d’une probable levée progressive du confinement a exacerbé les envies d’ailleurs. « Si on passe le mois d’avril sans encombre, ce sera notre maximum je pense. J’ai peur de ne plus pouvoir tenir mes administrés au sein de leurs foyers. »
Aménager des poches de libertés
L’élue locale tente donc d’aménager des petites poches de libertés à certains. Elle va demander au préfet une dérogation pour la quinzaine de personnes qui cultive des jardins ouvriers. « Cela a été autorisé dans la Somme. Pour la plupart, ce sont des personnes dans des situations précaires. C’est un moyen pour eux de s’évader un peu mais aussi d’avoir des légumes frais et de se nourrir correctement. Cela doit se faire évidemment dans de bonnes conditions, pas plus de 3 personnes à la fois. »
Mais Marie-France Bottarlini doit aussi faire face à l’irresponsabilité de ceux qui ne la jouent pas collectif. Deux personnes testées positives au Covid-19 ne respectent pas le confinement le plus strict et ont été aperçues en plein centre-ville sans raison apparente. Elle a alerté les gendarmes, leur a demandé une surveillance accrue.
Une cinquantaine de masques confectionnés « maison »
Heureusement, il y a aussi de jolies initiatives, solidaires. Quelques couturières de la ville ont répondu à l’appel de l’élue pour la confection de masques. « J’ai envoyé les modèles du CHU de Grenoble et une cinquantaine de masques a été confectionnée par les petites mains de la ville. » Ils ont été distribués aux infirmières libérales du coin mais également aux auxiliaires de vie.
Marie-France Bottarlini a beau être fatiguée, pas question de baisser les bras. Il lui faut donner l’exemple tout comme l’ensemble du conseil municipal. Avec des élus bénévoles, ils s‘organisent pour ravitailler les personnes âgées les plus isolées. « Avec les élus bénévoles, on s’est réparti la commune en 7 secteurs. Nous appelons nos aînés au moins une fois par semaine et si besoin nous leur livrons les courses commandées auprès du boucher et de la supérette de la ville. Au bout de trois semaines, les réserves alimentaires en stock commencent à s’amenuiser. » Mais il faut coûte que coûte tenir au minimum jusqu’au 15 avril.