La séance de questions au gouvernement s’est ouverte ce 12 février par un instant de recueillement, en mémoire de la jeune Louise, 11 ans, retrouvée morte dans un bois de l’Essonne à Épinay-sur-Orge (Essonne). Le président du Sénat Gérard Larcher s’est dit « bouleversé » par cet « acte de violence », commis contre une « enfant qui ne demandait qu’à grandir ».
La première intervention de la séance a d’ailleurs porté sur ce drame. La sénatrice LR Marie-Do Aeschlimann a également rappelé le meurtre d’Élias, un adolescent de 14 ans, poignardé à mort fin janvier à Paris. « La jeunesse est insouciante et si vulnérable. Nous avons le devoir de la protéger. Ces tragédies ne sont pas juste des faits divers, mais bien un fait de société qui appelle une réponse politique forte », a insisté la sénatrice. La parlementaire des Hauts-de-Seine a d’ailleurs ajouté qu’un lycéen avait été gravement poignardé dans un lycée de son département, la semaine dernière.
« Face à ce fléau, il y a urgence à ce que la loi change », interpelle Marie-Do Aeschlimann (LR)
Le suspect interpellé, dans cette dernière affaire, est majeur. De même que la personne qui est passée aux aveux dans le cas du meurtre de la petite Louise. Quant aux deux adolescents interpellés après l’agression d’Élias, ils auraient enchaîné les infractions dès leur plus jeune âge. Le ministre de la Justice a d’ailleurs tenu à faire la distinction entre ces deux affaires.
« Face à ce fléau, il y a urgence à ce que la loi change pour mieux prévenir, mieux réprimer, et surtout pour traiter plus efficacement la violence », a encouragé la sénatrice, qui réclame la suppression de l’excuse de minorité pour les mineurs, « des sanctions plus adaptées et plus rapides ».
« Il ne peut pas y avoir de culture d’excuse dans notre pays », selon le garde des Sceaux
Pour le garde des Sceaux, le parcours déjà connu des services de police s’agissant des auteurs présumés du meurtre d’Élias aurait dû « nous alerter collectivement ». Il a plaidé pour un « texte de loi qui permettrait d’être plus dur pour répondre dès les premières infractions, dès le délit, pour éviter que les choses passent en crime […] parce qu’il ne peut pas y avoir de culture d’excuse dans notre pays ».
Avec son collègue Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, le ministre de la Justice a l’intention de s’appuyer sur la proposition de loi, déposée par Gabriel Attal (Renaissance) à l’Assemblée nationale. Ce texte « visant à restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents » doit permettre en premier lieu d’instaurer une comparution immédiate pour les mineurs et de mettre fin à l’automaticité de l’excuse de minorité.
Gérald Darmanin a fait part de sa « volonté de l’enrichir encore plus de fermeté ». « J’aurai l’occasion – j’image avec vous – de montrer que la fermeté et l’éducation vont ensemble, pour éviter ce drame absolu qu’est l’augmentation de la violence des mineurs et contre les mineurs », a-t-il annoncé.