Le 27 août 2020, Valeurs Actuelles publie dans le cadre d’une fiction intitulée « Obono l'Africaine », un dessin de cette dernière en esclave. Immédiatement, la majorité de la classe politique condamne la publication. L’hebdomadaire lui-même dans un communiqué, présente ses excuses quelques jours plus tard. Une unanimité et un soutien à la députée de la France Insoumise rare. Une affaire qui a enflammé les réseaux sociaux.
L’antiracisme, nouvelle stratégie politique pour le Rassemblement National ?
Le 27 août 2020, Valeurs Actuelles publie dans le cadre d’une fiction intitulée « Obono l'Africaine », un dessin de cette dernière en esclave. Immédiatement, la majorité de la classe politique condamne la publication. L’hebdomadaire lui-même dans un communiqué, présente ses excuses quelques jours plus tard. Une unanimité et un soutien à la députée de la France Insoumise rare. Une affaire qui a enflammé les réseaux sociaux.
Par Quentin Poirier
Temps de lecture :
2 min
Publié le
Mis à jour le
Dentsu consulting a dénombré pas moins de 500 000 messages postés par les internautes sur le sujet. Mais au-delà des chiffres c’est l’unanimité des réactions qui est remarquable. Si 51% relayent l’information, 39% des messages apportent un soutien direct à la députée.
Une condamnation au-delà du clivage politique ?
Des soutiens y compris des adversaires politiques habituels de Danièle Obono. Pour Véronique Reille-Soult « tout le monde est unanime pour dire que l’on peut plus se comporter comme ça et que cela dépasse largement le cas de Madame Obono ». Le mouvement Black Lives Matter y est sûrement pour beaucoup. Le meurtre de George Floyd, jeune afro-américain, tué cet été par un policier blanc, a été le détonateur d’une prise de conscience collective sur la réalité du racisme.
Une image qui cristallise toutes les critiques
Mais alors que la députée Obono est une personnalité politique clivante, notamment sur les réseaux sociaux, comment expliquer ce consensus face à la condamnation de la caricature ? Pour l’historienne Aurélia Michel : le fait « d’assigner de façon inamovible la condition esclave et la population africaine » nous renvoie à l’origine historique profonde du racisme et à la violence de l’époque de la traite négrière du 18ème siècle.
Condamnation du racisme, une nouvelle stratégie pour le Rassemblement National ?
Alors qu’aucun cadre du parti les Républicains n’a pris la parole pour commenter la polémique, de nombreux ténors du Rassemblement National ont pris la défense de Danièle Obono. À l’instar de Wallerand de Saint Just qui dans un tweet estime que : « la couverture de Valeurs Actuelles est d’un mauvais goût absolu, le combat politique ne justifie pas ce type de représentation humiliante et blessante d’une élue de la République ». Pour Philippe-Moreau Chevrolet : « le Rassemblement National a pour objectif de devenir un parti de gouvernement, il n’a donc pas intérêt à briser le consensus républicain, mais plutôt à montrer patte blanche ».
La commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok préconise notamment une interdiction des réseaux sociaux pour certains mineurs et l’instauration d’un couvre-feu numérique. Des recommandations saluées par les sénateurs qui ont travaillé sur ce sujet, mais qui pourraient se heurter au cadre juridique européen et à certaines difficultés techniques.
Lycées barricadés, axes routiers bloqués et rassemblements essaimés dans la capitale, Paris a vu naitre des centaines d’initiatives de mobilisation, rapidement contenues par les forces de l’ordre qui ont procédé à l'interpellation de 199 personnes. Divers élus de gauche étaient présents aux côtés des manifestants.
Des premiers blocages et manifestations ont été recensés en France aux premières heures de la journée de mobilisation, qui a lieu au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, faisant suite à la démission de François Bayrou.
A la veille du mouvement « Bloquons Tout », Bruno Retailleau a dressé le tableau des actions anticipées : manifestations, blocages de lieux stratégiques, sabotages… et n’a pas manqué de rappeler la mise en place d’un dispositif de sécurité « exceptionnel », de 80 000 policiers et gendarmes, pour endiguer toute tentative de débordement.