Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
« L’Iran assassine sa jeunesse sous nos yeux », alerte Nathalie Goulet
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Cela fait plus de deux mois que l’Iran s’est embrasé. Après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, suite à son arrestation par la police de moralité pour un port non conforme du voile, les Iraniens ont pris les rues. D’un mouvement que certains pensaient anecdotique est né une véritable révolte qui dure dans le temps et qui touche largement au-delà des jeunes et des étudiants, initiateurs des contestations.
Une répression violente et ciblée qui ne faiblit pas
Malgré les condamnations et les sanctions internationales, malgré la diffusion et le maintien du mouvement, le régime des Mollahs, dirigé par l’Ayatollah Khamenei, se montre inflexible et réprime violemment les manifestations. L’ONG Iran Human Rights parle de 378 morts depuis le mois de septembre. Parmi eux, l’association dénombre une soixantaine de mineurs, et parmi eux Kian Pirfalak, 10 ans.
Le régime qualifie tous ceux qui résistent d’auteurs d’ « actes de terrorisme ». Au cours du mois de novembre, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a ainsi prononcé les premières condamnations à mort concernant des acteurs de la révolte. En tout, ce sont pour l’instant six personnes qui sont concernées. « L’Iran assassine sa jeunesse sous nos yeux », dénonce Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l’Orne.
Par ailleurs, depuis quelques jours, les frappes et la violence du régime ciblent particulièrement les régions kurdes, peuple duquel était issue Mahsa Amini. Ces actions sont concomitantes aux attaques de la Turquie contre le Kurdistan syrien et irakien, le 20 novembre, en représailles à l’attentat qui a frappé Istanbul le 13 novembre dernier. « J’ai peur d’un bain de sang qui va être attisé par les puissances voisines qui n’ont pas besoin d’un Iran démocratique, alors que le monde a besoin d’un Iran démocratique », s’inquiète Nathalie Goulet. « Les Emirats Arabes Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, n’ont pas envie d’un Iran démocratique, car c’est une menace énorme pour leur économie et leur tranquillité. Un Iran isolé, c’est plus intéressant pour les puissances autour », précise-t-elle.
Un mouvement soutenu par des personnalités iraniennes
Le mouvement de révolte iranien est largement relayé par des personnalités iraniennes, qui prennent des risques pour cela. Ainsi, de nombreux sportifs iraniens manifestent leur soutien, comme la grimpeuse Elnaz Rekabi, qui avait participé à un championnat d’escalade sans son hijab, à Séoul le 15 octobre. Elle avait dû ensuite, à son retour en Iran, expliquer que son voile était tombé « par inadvertance », mais le symbole était déjà là. Plus récemment, c’est l’équipe nationale iranienne de football, qui n’a pas chanté l’hymne national lors de son premier match de la coupe du monde, le 21 novembre, en soutien aux manifestants. Le capitaine de l’équipe est allé plus loin. En conférence de presse, il a exprimé ses « condoléances aux familles en deuil », affirmant que « les conditions dans son pays ne vont pas ».
Récemment, encore, c’est l’actrice iranienne Hengameh Ghaziani, qui a posté une vidéo en soutien aux manifestants sans son voile. Elle a été arrêtée depuis.
« C’est une révolte de fond, menée par une jeunesse extrêmement courageuse et magnifique »
La situation iranienne est suivie de près au Sénat. Ainsi, les sénateurs, à l’initiative de Nathalie Goulet, on pris la pose pour une vidéo, postée sur les réseaux sociaux le 16 novembre dernier, en soutien au mouvement de protestation.
Pour Nathalie Goulet, « C’est une révolte de fond, menée par une jeunesse extrêmement courageuse et magnifique ». « Les Iraniennes sont éduquées depuis longtemps, l’Iran est un pays très européen. C’est un pays cultivé, raffiné », explique-t-elle.
Sur les bancs de la gauche, la sénatrice socialiste de l’Aude Gisèle Jourda a manifesté aujourd’hui son soutien à l’équipe de foot iranienne.