La conscience universelle des choses donne à l’homme une responsabilité vis-à-vis de l’animal, selon Frédéric Lenoir

La conscience universelle des choses donne à l’homme une responsabilité vis-à-vis de l’animal, selon Frédéric Lenoir

Invité de l’émission « On va plus loin » le philosophe Frédéric Lenoir, s’interroge sur le lien qui unit l’homme à l’animal, dans son livre « Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment) ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Si on défend les animaux, c’est qu’on s’intéresse peu au sort des humains » : voilà une réflexion  que Frédéric Lenoir aimerait voir balayée. Car pour le philosophe, on ne peut pas opposer le défenseur de la cause animale à celui des droits humains : « L’histoire nous montre, notamment depuis le XVIIIème siècle avec l’avènement du mouvement des droits de l’homme, avec l’émancipation des mouvements de la femme, la lutte contre l’esclavage et la lutte pour les conditions ouvrières, que tous ceux qui ont mené ces combats-là, ont également soutenu les animaux. C'est-à-dire qu’il n’y a pas eu de clivage entre ceux qui soutenaient la promotion de l’être humain et ceux qui voulaient libérer les animaux d’un joug trop lourd ».  

 

Pour expliquer le lien entre l’homme et l’animal, Frédéric Lenoir remonte à l’antiquité quand on opposait radicalement les deux en expliquant que l’homme était supérieur : « Que ce soit dans les écoles stoïciennes, Aristote,  que ce soit chez les théologiens juifs ou chrétiens, il nous est dit la même chose : l’être humain a une différence fondamentale avec les animaux, c’est qu’il parle aux Dieux, qu’il est capable de prières, de rituels symboliques, capable de faire des cathédrales ». D’où la réaction de Descartes qui expliquait que puisque les animaux n’ont pas d’âme, c’est qu’ils sont comme des machines, des choses.  

 

Cherchant à répondre à la question : « Quelle est la différence entre l’homme et l’animal ? », l’auteur du « Petit traité de vie intérieure » s’est appliqué à « penser les singularités de chaque espèce » plutôt que de se pencher sur « le propre de l’homme » : « Les dauphins ont des singularités uniques, qu’aucune autre espèce a (…) Les éléphants sont sensibles aux infrasons, ils anticipent les tsunamis très longtemps en avance, ils savent le temps qu’il va faire deux jours plus tard… »

Selon Frédéric Lenoir, la « conscience universelle des choses » qu’a l’être humain, et lui seul, devrait l’inciter à « protéger les animaux » et non pas « les dominer ». « Cette conscience universelle nous donne une responsabilité » insiste-t-il.  

OVPL : entretien du philosophe Frédéric Lenoir (en intégralité)
13:45

Entretien intégral de Frédéric Lenoir

Dans la même thématique

Illustration: justice tibunal,administration penitenciaire.
6min

Société

Qu’est-ce que le « contrôle coercitif », cette notion au cœur des débats sur la proposition de loi contre les violences sexuelles ?

L’intégration dans le Code pénal de cette notion, développée dans les années 1970 pour décrire certains aspects des violences conjugales, a nourri de vifs débats au Sénat jeudi 3 avril. Les élus ont renoncé à la faire entrer strico-sensu dans la loi, mais ils s’en sont inspirés pour revoir la définition pénale du harcèlement sur conjoint.

Le

European Union defence : ‘rearming Europe’ project
6min

Société

Kit de survie : « Quand une population est préparée, elle n’est pas en mode panique », salue le sénateur Olivier Cadic

Pour que les populations soient préparées en cas de crise, la Commission européenne conseille aux citoyens d’avoir un « sac de résilience » avec tout ce qu’il faut pour tenir, en cas de catastrophe naturelle… ou de guerre. « Le but n’est pas de faire peur aux gens », soutient le sénateur LR Cédric Perrin, mais « d’anticiper les situations ». La France prépare un livret de survie, sur le modèle suédois.

Le

La conscience universelle des choses donne à l’homme une responsabilité vis-à-vis de l’animal, selon Frédéric Lenoir
4min

Société

« Sur le handicap, le regard de la société a progressé plus vite que celui des institutions » se réjouit Eglantine Eméyé

Mannequin, animatrice de télévision et comédienne. Elle a médiatisé le combat de son second fils Samy, atteint d’autisme sévère, pour alerter sur le manque de prise en charge des enfants handicapés, mais aussi la solitude des mères et des parents. Malgré la disparition de son fils en 2023, elle a décidé de poursuivre le combat. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Eglantine Eméyé dans « Un monde, un regard » sur Public Sénat.

Le