Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
La diplomatie française n’a pas transféré les personnels des écoles françaises de Kiev à Lviv en même temps que l’ambassade, selon un sénateur
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Alors que Jean-Yves Le Drian annonçait hier « qu’il existait une opportunité de départ de Kiev par la route » mais que la France n’était pas en mesure de « garantir leur sécurité totale sur le trajet », la capacité de la diplomatie française à « porter assistance » à ses ressortissants en Ukraine interroge. « J’admets que le ministre dise cela », précise Jean-Yves Leconte, conscient de la difficulté de telles opérations. Plus qu’une question de faisabilité de telles opérations, le sénateur PS des Français de l’étranger – très impliqué en Europe orientale – dénonce plutôt un déficit d’organisation et d’écoute de la part des pouvoirs publics, pour évacuer certains Français présents à Kiev.
« Des ressortissants français se trouvent encore en Ukraine sans soutien »
Compte tenu des déclarations de « matamore de télévision » de Bruno Le Maire à propos des sanctions économiques, Jean-Yves Leconte trouve « particulièrement déplacé » que « des ressortissants français se trouvent encore en Ukraine sans soutien. » Le sénateur des Français établis hors de France semble excédé : « Il faut tous les jours faire preuve d’imagination pour obtenir des informations. On a le sentiment d’être dans une situation tragique où il faudrait mobiliser des compétences, alors que le gouvernement les réserve à certains. » En cause, la demande des parlementaires représentant les Français de l’étranger, « depuis des jours » à la diplomatie française de prendre en charge des Français présents à Kiev, et notamment des personnels des établissements scolaires francophones, type lycées français.
Or, depuis le début de la crise, les parlementaires reçoivent invariablement la même réponse de la diplomatie française, qui se dit ne pas être en capacité de transférer des personnels à l’heure actuelle en Russie. Encore lundi, Jean-Baptiste Lemoyne, ministre chargé du Tourisme et des Français de l’étranger, a opposé une fin de non-recevoir aux parlementaires présents lors d’une réunion de crise tenue dans la foulée du Conseil de défense. « L’aggravation de la situation fait que ce n’est pas toujours simple et il y a des moments où l’on ne peut pas répondre à certains besoins, même vitaux », concède Jean-Yves Leconte. Mais là où le bât blesse, c’est que « 30 minutes plus tard », les parlementaires présents apprennent que l’ambassade française est transférée de Kiev à Lviv [dans l’ouest de l’Ukraine, ndlr], alors que le ministre avait simplement annoncé un « dispositif diplomatique maintenu, […] mais extrêmement réduit » à la sortie du Conseil de défense.
Transfert de Kiev à Lviv : « Si on l’a fait pour l’ambassade, ce serait logique de le faire pour les personnels des établissements scolaires »
« Cela fait des jours que l’on attend des réponses pour le personnel des lycées français qui nous indiquaient être à Kiev. On nous dit que c’est impossible, et quelques minutes plus tard, on apprend que par contre, on est capable d’organiser le transfert de quelques personnes pour bouger l’ambassade de Kiev à Lviv. Si on l’a fait pour l’ambassade, ce serait logique de le faire pour les personnels des établissements scolaires [français]. » D’autant plus que le sénateur, voyageur régulier en Ukraine, doute de la pérennité de la solution précaire – de l’aveu même de Jean-Yves Le Drian – proposée pour le moment par la diplomatie française de quitter Kiev par le sud et l’autoroute en direction de Vassylkiv.
« Les systèmes GPS ne fonctionnent plus et les panneaux ont été retirés. C’est un pays en guerre. A partir de là, même quelqu’un qui connaît bien la région n’est pas sûr d’y arriver, d’autant plus que des infrastructures ont été détruites », détaille Jean-Yves Leconte. Et même d’éventuels débrouillards ou chanceux dans leur périple rencontreraient des « grosses difficultés » à la frontière. « Il y a de très longues files d’attente à tous les postes frontières », explique ainsi le sénateur. « Il y a malheureusement des questions de sécurité, parce qu’on a des terroristes à l’œuvre dans l’est du pays, plus ceux amenés maintenant par les Russes qui peuvent menacer la sécurité des pays frontaliers. On n’est pas à l’abri d’attaques sur les postes frontières. » Difficile, dans ces conditions, d’imaginer prendre la route sans soutien – au moins logistique – de la diplomatie française.