La fatigue informationnelle, une question de « santé publique », pour la sénatrice Sylvie Robert

La fatigue informationnelle, une question de « santé publique », pour la sénatrice Sylvie Robert

Selon une récente étude de la fondation Jean Jaurès « la fatigue informationnelle » toucherait plus d’un Français sur 2. Un nouveau mal qui n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement démocratique mais aussi sur notre santé, car il génère du stress et de l’anxiété.
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Ils sont de plus en plus nombreux à éteindre leur radio, couper leur télé, ou refuser les notifications de leur téléphone. C’est le cas d’Isabelle Guibert. Depuis bientôt 7 ans cette éditrice et autrice a décidé de mettre l’information à distance. Un déclic survenu après les attentats terroristes islamistes qui ont durement frappé Paris en 2015. « Ces attentats m’ont marqué terriblement. Depuis j’ai décidé d’arrêter cette pollution. »

« Un stress qui ne m’appartenait pas »

Celle qui écoutait quotidiennement la radio, qui avait « rendez-vous » avec le journal télévisé le soir, parle de « pollution » informationnelle, pour elle ces « informations -étaient- totalement répétitives et toxiques ». Aujourd’hui elle se sent libérée « d’un stress qui ne [lui] appartenait pas », et a repris la maîtrise dans sa façon de s’informer, via des podcasts principalement.
Sans en avoir pleinement conscience, Isabelle Guibert a souffert de ce que l’on appelle la « fatigue informationnelle », un mal nouveau qui touche 53 % des Français selon un rapport de l’institut Jean Jaurès paru début septembre.
La fatigue informationnelle, cette impression de lire, entendre ou voir toute la journée les mêmes informations et de ne pas pouvoir prendre suffisamment de recul pour les comprendre, ou les analyser.

« Ce flot incessant d’actualités nous empêche de nous reposer »

Dans son cabinet à Blanquefort, près de Bordeaux, Isabelle Méténier, psychologue, constate au quotidien les conséquences de cette surinformation, qui épuise ses patients. « On peut tourner en boucle, on ressasse, on ne sait pas quoi faire et surtout, ce flot incessant d’actualités nous empêche de nous reposer. Le cerveau a besoin de repos, c’est un organe comme les autres. »

« On ne hiérarchise plus rien »

La fatigue informationnelle, un phénomène à prendre au sérieux par les pouvoirs publics pour Sylvie Robert, sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine. « On peut dire que c’est devenu une question de santé publique. C’est un développement qui s’opère dans notre société. » La clef pour l’élue socialiste ? Savoir prendre de la distance pour « se protéger ». « Le sentiment d’impuissance, de débordement, d’absence de discernement qui fait qu’on ne hiérarchise plus rien et que finalement tout est sur le même plan, ça crée du stress et de l’anxiété. » Dans l’étude de la fondation Jean Jaurès, 31 % des personnes interrogées justifient leur éloignement de l’info par l’impact négatif sur le moral.

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