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La flamme olympique passe au Sénat et au jardin du Luxembourg dans une ambiance de « trêve olympique »

La flamme olympique est arrivée à Paris ce 14 juillet pour un moment historique. Entre exaltation des valeurs de l’olympisme et volonté de communion, le passage de la flamme a permis d’apaiser un contexte politique particulièrement tendu.
Henri Clavier

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100 ans après les Jeux Olympiques de 1924, la flamme olympique est revenue à Paris ce 14 juillet 2024. Un événement historique dont la convivialité tranche avec le climat politique tumultueux qui agite actuellement le pays. Au Sénat, on fait le choix de la « trêve olympique », comme en témoignent les larges sourires lors de l’entrée du premier relayeur, Mathieu Bellemin, dans la cour de l’hôtel du Petit Luxembourg.  

Un « vrai moment de plaisir et de bonheur avec tout le bureau du Sénat »  

Accueillis par Gérard Larcher, les sénateurs présents dans la cour se réjouissent de ce moment de partage. Michel Savin, sénateur de l’Isère, très impliqué sur les questions sportives, estime que « les Jeux ont une importance pour rapprocher les populations, tout le monde doit se sentir impliqué ». L’inclusivité était au cœur des réjouissances, un message sur lequel a voulu insister le Sénat. « Pour moi c’est l’occasion de faire passer un message de sensibilisation pour dire que malgré un handicap on peut pratiquer du sport », confie Mathieu Bellemin, premier relayeur et déficient visuel. 

Le président du Sénat s’est réjoui d’un « vrai moment de plaisir et de bonheur avec tout le bureau du Sénat ». Entouré de personnalités de tous âges et de tous horizons, l’ambiance se veut festive dans la cour de la Présidence. Une légèreté qui contraste avec la situation politique particulièrement agitée de ces dernières semaines. « Que la flamme vienne au sein même du Sénat, qui représente les territoires, c’est important, c’est un très beau moment », se réjouit Michel Savin. Un moment de rapprochement et de communion apprécié de tous, une source d’inspiration même pour Laurent Lafon, président de la commission de la culture, de l’éducation et du sport, qui veut s’inspirer des « valeurs de partage, de convivialité et d’échange que porte l’olympisme ». Également inspiré par le moment, le président du Sénat, Gérard Larcher, insiste sur l’importance de « traverser une institution » et demande une « trêve politique », le temps des Jeux Olympiques et Paralympiques qui doivent s’achever le 8 septembre. 

Un moment de communion 

Après son passage dans la cour de l’hôtel du Petit Luxembourg, la deuxième relayeuse, Sophie Bouriez s’est élancée dans le Jardin du Luxembourg. Touristes, badauds, enfants ou sportifs se pressent près des grilles pour observer le spectacle. Le troisième relayeur reprend ensuite le flambeau devant la plaque de « Paris 2024 » avec le palais du Luxembourg en arrière-plan. Tout un symbole pour cet octogénaire passionné de sport et qui a récemment bouclé les 10 km de Montmartre. « J’ai rajeuni », confie Jean-Claude Ménager, 86 ans, ému par cette cure de jouvence. 

« Ce qu’il faut espérer c’est que les choses puissent perdurer, pour que les Français pratiquent plus de sport, de l’école jusqu’à l’ehpad », lance Michel Savin, enthousiaste sur les conséquences à long terme de l’organisation des Jeux Olympiques. Les festivités doivent continuer ce soir à l’Hôtel de Ville où le pianiste chinois et relayeur de la flamme, Lang Lang, doit donner un concert.

Outre la fierté, la joie et le rassemblement, le passage de la flamme au Sénat et au Jardin du Luxembourg, était, pour certains, l’occasion de se remémorer quelques bons souvenirs. Notamment pour Gérard Larcher, qui en tant que vétérinaire avait participé aux Jeux Olympiques de 1976, à Montréal. « Au moment où j’ai vu la flamme c’était le défilé à Montréal, j’avais mon petit blazer, mon pantalon blanc, ma cravate et j’étais derrière le drapeau de l’équipe de France et la vasque s’est enflammée », se souvient avec émotion le président du Sénat, avant d’ajouter : « il faut que ce soit dans un pays un peu bouleversé ; aujourd’hui, un moment de rassemblement, de fête ». Pour d’autres, c’était le moment de se tourner vers l’avenir, comme Mathieu Bellemin qui a pu échanger avec Gérard Larcher. « On échangeait sur nos parcours, j’aimerais bien me lancer en politique », glisse le jeune relayeur. 

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