On nous appelait « Beurettes » de Bouchera Azzouz est l’histoire d’un chemin. Un chemin semé d’obstacles tous plus hauts les uns que les autres pour ces jeunes femmes, nées de parents immigrés venus en France dans les années soixante pour travailler. Mais ce film plein d’espoir est aussi le récit de leur combat réussi pour exister.
La longue marche des « beurettes » pour leur émancipation
On nous appelait « Beurettes » de Bouchera Azzouz est l’histoire d’un chemin. Un chemin semé d’obstacles tous plus hauts les uns que les autres pour ces jeunes femmes, nées de parents immigrés venus en France dans les années soixante pour travailler. Mais ce film plein d’espoir est aussi le récit de leur combat réussi pour exister.
Elles s’appellent Aourdia, Bouchera ou Dalila. Nées dans à la fin des années soixante comme leurs frères elles ont dû trouver leur place dans une société abîmée par la montée du racisme, comme leurs pères elles ont dû affronter une condition sociale précaire ; mais en plus, elles ont dû surmonter la condition de filles à laquelle on les a ramenées en permanence : à commencer par le regard et les interdits des pères quand il s’est agi de continuer des études, ou l’hostilité des mères qui voyaient dans une classe verte au bord de l’océan un risque d’émancipation fatal.
« Tout le monde était avec tout le monde »
À la cité de l’amitié de Bobigny pourtant tout commence comme belle histoire. Bouchera et sa famille habitent un logement flambant neuf et moderne. Au centre de loisirs les copines s’appellent Michèle, Carole, ou Nathalie. Dans le quotidien de ces petites filles, il n’est question que de jeux, de dessins. « On faisait la fête (…) on se retrouvait pour faire un loto, pour faire de la musique, de la gymnastique pour les femmes c’était extraordinaire » se souvient une habitante. Une période enchantée, où « on faisait du vivre ensemble à une époque où on n’en parlait pas. On faisait du vivre ensemble sans le savoir, un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose » souligne un animateur de l’époque.
Mais la crise économique et le soutien à l’accès à la propriété voulu par le président Giscard d’Estaing auront raison de cette cohabitation généreuse. Les familles françaises, souvent plus aisées, quittent les grands ensembles.
« Mes amies vivaient une insouciance que je ne connaissais pas » Bouchera Azzouz
Une génération sacrifiée
Les années passent et en même temps que les petites filles grandissent, leur liberté, elle, se rétrécit. « Les garçons pouvaient sortir avaient une liberté immense, que nous les filles… non ! les mères pensaient : mes filles vont se marier, avoir un petit travail point (…) C’était école famille, école famille » détaille Dalila. Une éducation héritée de schémas familiaux anciens, où les femmes obéissent à des règles strictes imposées par les hommes.
Bouchera se réfugie un temps dans la religion. « J’étais la première fille de Bobigny à me voiler à l’école (…) mais j’ai vite été mal à l’aise », d’autres comme Mina sont mariées dès quinze ans comme la loi l’autorise alors. Des silences dans la voix elle se remémore sa nuit de noces et de la violence que son mari lui fait subir. « J’ai pris des coups, j’ai été frappée… il m’enfermait c’était très violent (…) je n’ai pas voulu ». D’autres jeunes femmes encore, fuguent, se réfugient dans la rue et la toxicomanie. « Nous avons été une génération sacrifiée » disent-elle tant les combats et les coups pleuvent.
Au bout de la longue marche des "beurettes", la liberté de choix
Le plus dur est derrière elles
Mais l’histoire serait terrible si elle s’arrêtait là. Car aussi douloureuse soit elle l’histoire des « beurettes » est aussi celle de leur émancipation. Une émancipation qui passera par l’accès au travail : Mina est photographe, Dalila est passée de couturière à infirmière, Aourdia rêve de monter son agence immobilière. « Le plus dur on l’a déjà passé » affirme Dalila. « Aujourd’hui on est libre » disent-elles à l’unisson.
Ce récit d’une émancipation silencieuse mais déterminée se termine sur une adresse aux jeunes filles d’aujourd’hui avec des mots pleins d’espoirs : « Une page est tournée, alors n’écoute pas ceux qui disent que nous sommes des colonisés, que la société française n’a pas changé, et qu’il faut se replier sur nos identités religieuses ou raciales. Tu vis dans un pays plein de promesses, il faut que tu sois fière ».
La Marche des beurettes, un film de Bouchera Azzouz, diffusé sur Public Sénat samedi 18 avril à 21h04, dimanche 19 avril à 20h00, samedi 2 mai 2020 à 23h27, vendredi 8 mai 2020 à 17h30, samedi 9 mai 2020 à 23h30 et dimanche 10 mai 2020 à 10h59
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