« La phobie scolaire toucherait un enfant sur quatre » au cours de leur scolarité
C’est un phénomène identifié depuis une quinzaine d’années et pourtant encore mal connu. La phobie scolaire toucherait un enfant sur quatre au cours de sa vie scolaire. Invitée de l’émission un monde en docs, pour Odile Madagaran, présidente de l'association phobie scolaire, il ne faut pas indexer la réussite de l'enfant sur son parcours scolaire.
Refus d’aller à l’école, difficulté à suivre des cours, ou même impossibilité de franchir le portail du collège : mais d’où vient ce mal qui touche de plus en plus d’enfants ? Encore peu connu, le refus scolaire anxieux toucherait pourtant un enfant sur quatre au cours de sa scolarité, selon Odile Mandagaran, de l’association phobie scolaire. « On n’a pas d’étude en France, mais une étude américaine nous montre que cela toucherait 25 % des enfants au cours de leur scolarité avec des formes plus ou moins importantes. En France, la première étude menée par le docteur Lealia Benoit montre que le facteur déclenchant le plus important est le harcèlement ».
La faute à l’école ?
Harcèlement, pression scolaire, deuil, ou simple changement d'école, ces facteurs déclenchants réactivent des traumatismes plus profonds qui ne viennent pas forcément de l’école, et qui se doublent parfois de formes d’autisme non détectées, ou de troubles de l’attention.
Pour Gilles Vernet, enseignant et documentariste, les professeurs manquent souvent de temps pour comprendre d’où viennent les problèmes de ces enfants, et les médecins scolaires ont en charge parfois jusqu’à cinquante établissements. Difficile dans ces conditions de détecter ces situations de fragilité qui éloignent les enfants des enseignements.
Réussir en dehors d’un parcours scolaire classique
Des parcours heurtés qui ne sont pas synonymes d’échecs pour autant. Si le retour à l’école intervient la plupart du temps, ce sont des cheminements longs et semés d’échecs qu’il faut savoir accepter.
Les enfants en phobie scolaires sont souvent « très créatifs »
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Pour Odile Mandagaran, les parents d’enfants frappés de ce syndrome doivent « faire le deuil d’un parcours scolaire classique ». Difficile dans un pays où l’école est obligatoire, et où la réussite est conditionnée à l’obtention d’un diplôme. Et pourtant, pour la présidente de l’association Phobie scolaire, « ce sont souvent des enfants très créatifs », d’une grande sensibilité. Un point de vue partagé par Gilles Vernet pour qui les plus grandes réussites dans le monde de l’entreprise viennent souvent de gens qui ont eu du mal à trouver leur place et qui se sont sentis « à la marge ». Pour cet enseignant dans une école primaire de la capitale, la qualité de la relation entre les élèves et leurs professeurs est au centre de la réussite des enfants : « pour moi c’est important d’apporter de l’affection, de la considération et de l’exigence ». Selon lui, il faut aller chercher « l’exception » chez chacun d’entre eux pour leur redonner confiance.
Un point de vue partagé par Agnès Bernard-Breillat, médecin scolaire à l’académie de Rennes, qui prône une école bienveillante : « ce lien affectif entre l’enseignant et l’élève, c’est ce qui permet de progresser, c’est ce qui permet la confiance en soi. ». C’est aussi une des missions de l’école.
Une émission à voir sur Public Sénat samedi 6 Juin 2020 à 22 heures
À lire pour prolonger l'émission : "L'Enfant, architecte de son Je(u)" d’Emmanuel Guitton aux éditions Les Trois Colonnes
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