« Le descendant » : le portrait d’un militant sioniste
Qui sont les colons israéliens ? Quel est leur parcours ? Leur démarche idéologique ? Pour comprendre, le réalisateur Stéphane Girard a suivi l’un d’entre eux : Thierry Attali, Français, sioniste assumé, habitant de la colonie de Kyriat Arba.

« Le descendant » : le portrait d’un militant sioniste

Qui sont les colons israéliens ? Quel est leur parcours ? Leur démarche idéologique ? Pour comprendre, le réalisateur Stéphane Girard a suivi l’un d’entre eux : Thierry Attali, Français, sioniste assumé, habitant de la colonie de Kyriat Arba.
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Par Mariétou Bâ

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3 min

Publié le

Derrière et devant la caméra, les deux hommes sont franco israéliens. Le premier, réalisateur, cherche à comprendre la pensée et le raisonnement de l’autre, Thierry Attali, un défenseur assumé de l’expansion d’Israël et de la colonisation.

Une distance prise par le réalisateur

Thierry Attali naît en Algérie pendant la guerre. Sa mère apportait secrètement des armes à l’OAS. Enfant, Thierry grandit au Blanc-Mesnil, en banlieue parisienne. En réaction à l’antisémitisme dont il est témoin lorsqu’il est adolescent, il décide de revendiquer ses origines et part suivre un entraînement militaire au Betar, un mouvement de jeunesse sioniste. Thierry devient alors Pinhas, un nom qu’il choisit pour incarner la figure du vengeur divin dans la Torah.

Stéphane Girard cherche à décrypter le profil de Pinhas Attali, et à travers lui, celui d’une des franges de la société israélienne : ces colons idéologiques qui vivent dans les territoires occupés.

La religion comme justification

« Dieu nous a donné la terre d’Israël. Elle a toujours été occupée par des Juifs. C’est ici que notre histoire a commencé », Eliyahu Libman, maire de Kiryat Arba.

Le film suit ensuite Pinhas Attali en Israël, là où il vit, à Kiryat Arba. Cette colonie créée au début des années 70 est située dans la banlieue d’Hébron, une ville palestinienne, à environ quarante kilomètres de Jérusalem. Kiryat Arba est une des 150 colonies israéliennes qui existent en Cisjordanie. Elle est représentative de la cohabitation chaotique entre plusieurs milliers de Palestiniens, et quelques centaines de Juifs.

La position de Pinhas Attali à propos de l’expansion d’Israël est très claire. Il lit la Torah comme un cadastre. "Le type qui filme me dit que nous sommes à Hébron illégalement. Tu as un verset de la Torah qui prouve le contraire ?", dit-il à des religieux avec qui il s'est réuni. L'un d’eux lit un passage de leur livre saint et explique qu'Abraham a acheté le terrain du tombeau des patriarches. Et Pinhas Attali de répondre "tu vois !' Plus loin dans le documentaire, il affirmera que le Liban et la Jordanie sont aussi des terres d’Israël.

Plus qu’une revanche sur l’histoire, c’est une reconquête que Pinhas Attali revendique. Le film montre le village de Kiryat Arba en chantier, car le maire fait construire de nouveaux bâtiments. Le militant sioniste ne cache pas ses ambitions : « Si on arrive à 10 000 habitants, Kiryat Arba deviendra une ville, explique-t-il. Alors une autoroute devra être construite vers Jérusalem ».

À travers ce film c'est le portrait d'une personnalité hors-norme, aux propos radicaux, extrémistes, qui nous est donné à voir.

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