Le PDG d’Alstom tente de rassurer sur la fusion avec Siemens
Le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge a été auditionné par les sénateurs, ce mercredi, sur la fusion du constructeur ferroviaire avec Siemens. Les élus ont exprimé leurs inquiétudes.

Le PDG d’Alstom tente de rassurer sur la fusion avec Siemens

Le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge a été auditionné par les sénateurs, ce mercredi, sur la fusion du constructeur ferroviaire avec Siemens. Les élus ont exprimé leurs inquiétudes.
Alexandre Poussart

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« Cette opération est anxiogène, c’est normal », a constaté Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, venu, ce mercredi au Sénat, expliquer le rapprochement du constructeur ferroviaire français avec son rival allemand Siemens. Henri Poupart-Lafarge a voulu rassurer les membres de la commission des affaires économiques.

Annoncée fin septembre, l’opération a pour but de rattacher la branche transports de groupe Siemens à Alstom pour former un nouveau groupe, leader européen du ferroviaire. Le siège de cette nouvelle entreprise resterait en France mais le groupe allemand en deviendrait l’actionnaire principal. Dans cette fusion, l’Etat français a obtenu une garantie sur la conservation de l’emploi en France pendant les 4 prochaines années.

Garanties sur l’emploi : 4 ans et après ?

Fusion Alstom-Siemens : "bénéfique à long-terme" selon le PDG Henri Poupart-Lafarge
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Beaucoup de sénateurs ont exprimé leur inquiétude à Henri Poupart-Lafarge - qui devrait prendre la direction d’Alstom Siemens - sur l’avenir des emplois et des sites français au-delà de 2021. « Les salariés français bénéficieront du dynamisme du groupe à long-terme » a assuré le dirigeant. « Si dans 10 ans, les actionnaires allemands décident de transférer le centre de Saint-Ouen à Heidelberg en Allemagne, et perdre 2500 personnes dont beaucoup d’experts, il faudrait qu’ils soient tombés sur la tête. »

« Siemens, un partenaire complémentaire d’Alstom »

Pour faire face à la mondialisation, « Siemens est le partenaire le plus approprié » se défend le PDG d’Alstom. « Siemens est intégré dans la mondialisation, très avancé dans le digital, et complémentaire d’Alstom : nous ne leur faisons face que dans 13% des appels d’offres. »

« L’Etat n’a pas besoin d’être actionnaire d’Alstom »

Alors que des sénateurs de gauche demandent une entrée de l’Etat au capital d’Alstom en rachetant les actions de Bouygues avant le 17 octobre, le PDG de l’entreprise a estimé que « l’Etat n’a pas besoin d’être actionnaire d’Alstom. Toutes nos commandes sont publiques. La présence de l’Etat aux côtés d’Alstom sera quotidienne. » Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dirigera le comité national de suivi des engagements de Siemens vis-à-vis d'Alstom.

« Il faut créer un Airbus du ferroviaire » estime Martial Bourquin, sénateur (PS)

Alstom-Siemens : « la politique industrielle est d’une légèreté incroyable » pour Martial Bourquin
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En réaction à cette audition, dans Sénat 360, le sénateur (PS) du Doubs Martial Bourquin a critiqué le choix du gouvernement de ne pas entrer au capital d’Alstom : « si on ne le fait pas, Siemens aura le contrôle. C’est une politique industrielle d’une légèreté incroyable. Il faut inclure dans cette fusion les entreprises et les 2 Etats pour garantir les intérêts des deux pays, pour faire un Airbus du ferroviaire. »

« Les élus seront vigilants » affirme Cédric Perrin

Alstom: "Il y a des sources d'inquiétude et les élus seront vigilants" affirme Cédric Perrin
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« Cette fusion est une nécessité compte tenu de l’environnement mondial mais des garanties sur l’emploi sont nécessaires. Des engagements sur 4 ans c’est très court. Les élus seront vigilants. »

Alstom-Siemens, même destin qu’Alstom-General Electric ?

Parallèlement à cette fusion naissante, General Electric négocie un plan social dans une usine grenobloise fabriquant des turbines de barrages hydroélectriques. Cette usine faisait partie, il y a 3 ans, de la branche énergie d’Alstom, vendue à General Electric. Les salariés de l’usine ont manifesté, ce mercredi après-midi, devant le Sénat et demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités. Entre 2016 et 2018, General Electric entend supprimer 6 500 postes sur les activités de la branche énergie d’Alstom dont 765 en France. Pour obtenir l’aval du gouvernement français sur le rachat d’Alstom énergie, General Electric s’était pourtant engagé à créer 1000 emplois...

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