Destructions systématiques, églises brûlées, habitations détruites : dans la plaine de Ninive, dans le nord de l’Irak, les traces de la guerre sont partout visibles. Pendant deux ans, jusqu’en octobre 2016, Qaraqoche, à 30 km à l’Est de Mossoul) était aux mains Daesh. Peuplée de 50.000 habitants avant l’arrivée des djihadistes, elle était l’une des principales villes chrétiennes du pays.
Après la reconquête, la moitié de la population est revenue. Mais si les combats ont cessé, la paix n’est pas encore de retour. « La vie était déjà difficile avant Daesh. Maintenant nous sommes revenus dans nos maisons, nous sommes heureux. Mais nous avons besoin de sécurité. C’est ce qui nous inquiète le plus, c’est l’avenir et la sécurité », nous confie une habitante.
« Des cellules plus ou moins dormantes »
Les incertitudes et les craintes exprimées par ces hommes et ces femmes forcés à l’exil, la délégation sénatoriale y a été confrontée à de nombreuses reprises, lors de son déplacement le 8 janvier. « Daesh a été défait sous sa forme territoriale mais il y a toujours l’idéologie. Il y a des cellules plus ou moins dormantes, elles se cachent. Ils ne pourront plus faire leurs opérations militaires telles qu’ils ont pu les faire par le passé. En revanche, il va y avoir des attaques », redoute Bruno Retailleau, sénateur (LR) de Vendée.
« Nous entendons parler de combats, nous ne savons pas d’où ça vient. La situation n’est pas encore sûre », raconte Amir, qui a perdu deux de ses cousins dans une attaque de l’organisation État islamique.
Aujourd’hui, la plaine est tenue par des milices plus ou moins fidèles aux autorités de Bagdad, sur fond de tensions entre l’armée irakienne et les forces kurdes.