Le Sénat rejette une proposition de loi visant à mieux indemniser les allocataires de l’Allocation adultes handicapés
La proposition de loi du groupe communiste au Sénat, visant à mieux indemniser les allocataires de l’AAH, a été rejetée cet après-midi. 

Le Sénat rejette une proposition de loi visant à mieux indemniser les allocataires de l’Allocation adultes handicapés

La proposition de loi du groupe communiste au Sénat, visant à mieux indemniser les allocataires de l’AAH, a été rejetée cet après-midi. 
Public Sénat

Par Yann Quercia

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La proposition de loi visant à mieux indemniser les allocataires de l’Allocation adultes handicapés a été rejetée. Les sénateurs ont d'abord rejeté l’article 1er ( le plus important ) avec 99 voix pour et 170 contre ( 276 voix exprimées). Le rejet des trois articles suivant a été voté à main levée.

La présidente du groupe communiste, Eliane Assassi avait annoncé le dépôt d’un scrutin public, en début de séance, et la « diffusion des noms de ceux qui refuseront cette proposition de loi. » Elle estime « que sur un sujet comme celui-ci, les Français ont le droit de savoir ce que vont voter les parlementaires. » Elle regrette qu’il n n’y ait pas d’arguments pour améliorer ce texte : « La République En Marche et Les Républicains ne font même pas l’effort de présenter des amendements pour essayer de l’améliorer. »

 

Le 17 avril 2018, des sénateurs communistes ont déposé une proposition de loi visant à supprimer la prise en compte des revenus du conjoint dans la base de calcul de l'Allocation aux adultes handicapés. L'AAH est une aide financière qui permet d'assurer un minimum de ressources. Cette aide est attribuée sous réserve de respecter des critères d’incapacité, d'âge, de résidence et de ressources.  

 « J’espère que le débat sera serein » a souligné ce matin Eliane Assasi, présidente du groupe communiste au Sénat. Laurence Cohen rappelle les objectifs de cette loi : « Notre objectif est de permettre que dans le calcul, de l’AAH, il n’y ait pas du tout la prise en compte du revenu des conjoints. Nous considérons que c’est une allocation d’autonomie financière et qu’elle est attachée à la personne. Il est important qu’elle soit rattachée à la personne pour des raisons financières mais aussi pour des raisons de dignité. »

Alors que cette proposition avait déjà été rejetée en commission des Affaires sociales, Laurence Cohen évoque des « faux prétextes » de la part des groupes LR et LREM : « Nous avons été surpris par ce rejet. Nous avons repris la proposition de loi de Marie-George Buffet qu’elle avait réussi à faire soutenir par une cinquantaine de députés de toutes sensibilités politiques il y a un an. Aujourd’hui le groupe LR et LREM du Sénat la rejettent pour des raisons qui sont des faux prétextes. »

Laurence Cohen regrette que la DGCS (Direction générale de la cohésion sociale) ait refusé de chiffrer leur proposition de loi : « Les Républicains voudraient avoir une évaluation, comme nous d’ailleurs. Nous avons demandé cette évaluation aux pouvoirs publics et nous ne l’avons pas obtenue. Dire qu’il y aurait une question de coût alors que cela ne représente que quelque centaines de milliers d’euros : c’est un faux argument que l’on ne peut pas entendre »

Le Sénat examine une proposition de loi du groupe communiste visant à mieux indemniser les allocataires de l'AAH
00:52

 

« Les femmes les plus impactées »

Si l'allocataire est marié ou vit maritalement ou est lié par un pacte civil de solidarité (PACS), les ressources du conjoint sont prises en compte dans le calcul de l'AAH. Ainsi, le versement de cette allocation devient dégressif à partir de 1 126 euros de revenus pour le conjoint jusqu'à son arrêt s'il possède des revenus supérieurs à 2 200 euros par mois.

 « Ce calcul entraîne une relation de dépendance financière vis-à-vis du partenaire »  estime Eliane Assassi. Elle ajoute : « Nous avons le soutien des associations d’handicapés mais aussi féministes pour défendre l’indépendance économique des femmes car ce sont elles les plus impactées .».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Le Sénat rejette une proposition de loi visant à mieux indemniser les allocataires de l’Allocation adultes handicapés
8min

Société

Voitures en bout de course, hélicos hors d’âge, loyers qui plombent les comptes : le numéro 1 de la gendarmerie alerte devant le Sénat

Malgré un budget en légère hausse de 200 millions d’euros en 2026, la gendarmerie nationale est contrainte à des « renoncements » multiples, alerte son directeur général, Hubert Bonneau. Face à une hausse de la délinquance et des missions diverses, y compris l’appui aux armées, en cas de guerre face à une autre nation, ses moyens sont insuffisants, juge le patron de la gendarmerie.

Le

SNCF la greve du 21 novembre 2024 en forme ultimatum.
5min

Société

Sabotage sur le réseau SNCF : « Surveiller un tel réseau, c’est quasi-impossible » estime-t-on au Sénat

Après des actes de malveillance qui ont paralysé plusieurs lignes importantes du réseau ferroviaire dimanche et lundi, le ministre des Transports a pointé la difficulté technique de sécuriser 28 000 km de voies. Les parlementaires pointent la même difficulté, alors que les acteurs du ferroviaire soulignent tous un « sous-investissement chronique » dans les infrastructures.

Le

Covid-19 Saint Denis hopital Delafontaine
6min

Société

« C’est une plaisanterie ! » : le choix de repousser encore l’examen au Sénat des textes sur la fin de vie divise l’hémicycle

L’examen de la proposition de loi sur le droit à l’aide à mourir n’a pas été inscrit à l’agenda du Sénat dans les prochaines semaines. Même situation pour le texte sur l’amélioration des soins palliatifs. Si la droite s’inquiétait d’un délai trop serré pour étudier ces questions sensibles avant le budget, la gauche dénonce, elle, « un prétexte de calendrier » pour repousser les débats.

Le