« Les complotistes sont les idiots utiles des vrais comploteurs » alerte Thierry Lhermitte
On le connaît sous les noms de Pierre Mortez, Pierre Brochant et Popeye. On le sait peu, mais Thierry Lhermitte est aussi un passionné de sciences. Parrain de la Fondation pour la recherche médicale depuis 20 ans, il revient sur son rapport aux sciences dans « Un monde un regard », présenté par Rebecca Fitoussi.

« Les complotistes sont les idiots utiles des vrais comploteurs » alerte Thierry Lhermitte

On le connaît sous les noms de Pierre Mortez, Pierre Brochant et Popeye. On le sait peu, mais Thierry Lhermitte est aussi un passionné de sciences. Parrain de la Fondation pour la recherche médicale depuis 20 ans, il revient sur son rapport aux sciences dans « Un monde un regard », présenté par Rebecca Fitoussi.
Kenza Lalouni

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Petit fils et neveu de neurologues, scolarisé en Bac S au lycée Pasteur, la carrière de Thierry Lhermitte semblait tracée. Mais, inscrit dans un club théâtral, il laisse les sciences de côté lorsqu’il rencontre ses camarades de la troupe du Splendid. On est au début des années 1970 et il se trouve une nouvelle famille : « On s’est trouvé, on s’est mis à écrire des bêtises, et on a continué » raconte-t-il.

Passionné par le vivant, l’acteur continue à s’intéresser à la recherche et utilise désormais sa notoriété pour jouer les passeurs de science auprès du grand public. « J’avais été parrain du téléthon 2 fois » explique-t-il. En 2002, il est approché par la Fondation pour la recherche médicale. Il découvre une organisation qui le passionne, « très importante pour les chercheurs ».

« On ne voit plus les vrais scandales parce qu’on en voit partout »

Pendant la crise du covid-19, tous les regards étaient tournés vers les chercheurs. « On voyait la recherche en marche, avec des hypothèses de travail qui étaient confirmées ou infirmées » rappelle Thierry Lhermitte, qui a assisté un peu sidéré aux critiques concernant les chercheurs à l’époque.

« De vrais problèmes il y en a. Quand on se met à soupçonner n’importe quoi, le Médiator se cache. On ne voit plus les vrais scandales parce qu’on en voit partout », Thierry Lhermitte

Au moment où on assiste à une montée en puissance de la défiance à l’égard de la médecine, Thierry Lhermitte tire la sonnette d’alarme. « Le doute est indispensable. Mais le doute systématique et absolu même sur des choses qui ont été prouvées depuis très longtemps est absurde » assure-t-il, avant de poursuivre sur la dangerosité de ce phénomène. « Les complotistes sont les idiots utiles des vrais comploteurs » soutient-il. « De vrais problèmes il y en a. Quand on se met à soupçonner n’importe quoi, le Médiator se cache. On ne voit plus les vrais scandales parce qu’on en voit partout ».

La période du Splendid, une époque « facile »

Quand on le questionne sur ses débuts au théâtre, Thierry Lhermitte décrit un âge d’or. « Il n’y avait pas encore le Sida, la liberté sexuelle arrivait, la contraception arrivait » souligne-t-il. « Avec la troupe du Splendid, on a rigolé comme des malades. Tout nous faisait rire de cette ancienne société ».

A l’époque le comédien confie avoir choisi le théâtre sans la moindre inquiétude pour le lendemain. « Moi j’ai fait plein de petits boulots, personne ne se posait la question de savoir ce qui allait se passer. Avoir du travail, ce n’était l’angoisse de personne ». Avant même de se produire en tant que professionnel, Thierry Lhermitte note avoir joué au théâtre « tous les jours pendant 7 ans » dans la troupe du Splendid. Avec les membres, des liens singuliers se sont tissés. Si bien que l’acteur utilise le présent lorsqu’il raconte encore leur relation. « On se comprend par un demi-regard ».

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