Alors que de multiples faits divers concernant des mineurs font l’actualité ces dernières semaines, le dernier en date, le meurtre de Matisse, 15 ans, poignardé à mort, samedi dernier à Châteauroux, par un mineur afghan âgé lui aussi de 15 ans et placé sous contrôle judiciaire, cinq jours avant le meurtre, Gabriel Attal a annoncé, le 18 avril dernier, souhaiter « ouvrir le débat » sur l’excuse de minorité. Mais au fait, à quoi fait référence cette qualification pénale, qui revient régulièrement dans les discussions ?
« Les docus de Noël » : La chanson bretonne, une lutte pour la sauvegarde d’un héritage culturel
Par Public Sénat
Publié le
A la fin des années 1960 alors que s’organise une lutte clandestine pour la défense et l’indépendance de la Bretagne, notamment à travers le Front de Libération de la Bretagne, certains choisissent de lutter avec les mots pour voir renaître la culture bretonne. Inspiré par la poétesse Anjela Duval, Gilles Servat fait partie de cette jeunesse qui renoue avec son identité et choisit la scène comme moyen de lutte. Son séjour à Plouaret, dans la ferme d’Anjela Duval lui fait redécouvrir la langue bretonne « J’avais une idée de la langue bretonne comme pas beaucoup parlée et là chez elle, tout le monde la parlait. Je suis rentré à Nantes en me disant que la langue bretonne était loin d’être morte et que j’avais raison de lutter pour elle et qu’il fallait que je l’apprenne mieux que ça », raconte-t-il dans le documentaire « La Grande Histoire de la Bretagne » réalisé par Frédéric Brunnquell.
Une chanson engagée ?Dan Ar Braz, Alan Stivell, Glenmor, tous des musiciens et interprètes bretons qui ont souhaité défendre la culture bretonne qui sont allés jusqu’à l’Olympia pour le faire. Entre le folklore et l’électro, leurs chansons deviennent des hymnes pour la jeunesse bretonne et intègrent aussi les cortèges des manifestations comme en 1972 lors de la grève illimitée des salariés bretons du Joint Français qui entonnent « La blanche Hermine » de Gilles Servat. Pour l’écriture de leurs textes, ils s’inspirent des luttes actuelles. C’est le cas par exemple de Gildas le Fur, avec sa chanson en français « Le sort du paysan », qui rend hommage aux paysans et aux ouvriers bretons. Un peu plus tard, au début des années 1990, la musique bretonne devient le fer de lance des festivals saisonniers comme le festival des Vieilles Charrues dans la commune de Carhaix-Plouguer, 7 000 habitants, qui accueillait en 2018 un peu plus de 280 000 spectateurs et où s’est produit, en 2000, Alan Stivell.La nouvelle générationSi la chanson bretonne a connu de belles années, aujourd’hui l’engouement pour les chants celtes s’est quelque peu éteint. Pourtant, une nouvelle génération d’artistes bretons qui ont grandi pendant le réveil de la culture bretonne, reprennent aujourd’hui le flambeau. En mai 2022, lors de l’Eurovision, la France était représentée par Alvan & Ahez, un groupe breton qui a interprété dans un style électro la chanson « Fulenn ». Malgré les années, l’importance de faire vivre cette langue qui n’est pas réservée au chant traditionnel demeure dans l’esprit des jeunes chanteurs bretons.Retrouvez le documentaire « La grande histoire de la Bretagne » sur Public Sénat vendredi 6 janvier à 22h puis en replay sur notre site internet