La rentrée c'est lundi ! Mais une rentrée encore toute « virtuelle ». Car les vacances de Pâques seront bel et bien terminées à Brionne, comme partout ailleurs en Normandie. Ici dans le bourg de la vallée de la Risle, la communauté scolaire va se remettre en marche. Par téléphone, par mails et écrans interposés. Confinement oblige. Pierre-Henri Gergonne nous chronique chaque semaine l'histoire de cette petite ville où la vie s'est figée.
Par Pierre-Henri Gergonne
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Presque une habitude depuis quelques semaines pour le corps enseignant, les élèves et les parents des deux écoles primaires de la ville. Si l'une est publique - l'école primaire Louis Pergaud - et l'autre privée - l'école La Providence - le constat est partagé par leurs responsables.
Confinement : « Il y a eu des pleurs et des peurs »
Le début du confinement scolaire a été difficile avant de trouver un rythme de croisière acceptable pour le plus grand nombre. « Très vite avec le concours des 9 enseignants de l'école on a mis en place les outils, explique Nathalie Jajolet, la directrice de Louis Pergaud. Un blog de l'école et la mise à disposition de notre adresse internet ».
Ecole Louis Pergaud.
Le plus facile était fait mais on ne passe pas si facilement d'une estrade de classe au clavier d'un ordinateur. « Il a fallu guider les familles, les coups de fil étaient constants, quotidiens. L'objectif étant de maintenir à tout prix les contacts avec les familles donc des 225 élèves de l'établissement ».
Une famille n'avait pas internet, d'autres pas d'imprimante. Alors les devoirs étaient apportés imprimés à domicile. Des décrocheurs ? « Quelques familles seulement ne maintiennent pas ces liens avec l'école. Heureusement le phénomène est rare » constate Nathalie Jajolet.
Le constat est plus tranché à l'école La Providence. « La première semaine ça a été la panique, se souvient Severine Meunier, la directrice. Il fallait rassurer tout le monde et c'était très difficile pour les 88 enfants de l'école. Il y a eu des pleurs et des peurs ».
Ecole de la Providence à Brionne.
Et petit à petit les choses sont rentrées dans l'ordre même si les parents « avaient peur qu'on les juge » sur leurs capacités à s'occuper de leurs enfants.
Dans les écoles de Brionne on a donc fait beaucoup de révisions, « un travail sur les acquis », peu de choses nouvelles. Et les vacances de Pâques sont arrivées au bon moment.
« Tout le monde commençait à fatiguer, les parents comme les élèves », se souvient Severine Meunier. « Et les parents me disaient qu'ils avaient de plus en plus de mal à faire travailler leurs enfants » poursuit Nathalie Jajolet.
Déconfinement : « Pas évident de rassurer quand on n'a pas de réponse »
Mais déjà se profile ce fameux déconfinement scolaire. Autrement dit une nouvelle rentrée annoncée par Emmanuel Macron comme son ministre Jean-Michel Blanquer à partir du 11 mai prochain. Un déconfinement au profil encore incertain et qui suscite déjà bien des commentaires.
S'il devrait se faire « sur la base du volontariat » à en croire les autorités publiques, on en ignore encore les modalités précises comme le nombre d'enfants par classe, les dispositions sanitaires retenues ou encore le calendrier des réouvertures des classes. « Oui ça va être compliqué, admet Nathalie Jajolet. D'autant plus qu'à ce jour nous ne disposons pas de directives précises. Quid des masques, du gel hydroalcoolique, des distances de sécurité sanitaires pour les enfants ? Oui les familles s'interrogent ».
« Il y a c'est vrai beaucoup d'interrogations de la part des parents. Certains m'ont demandé s'ils vont tuer nos enfants...Oui il y a de la peur » insiste Severine Meunier.
Ecole Louis Pergaud, à Brionne.
A Brionne des consultations sont menées en liens étroits avec la Mairie en coordination avec les différents établissements du secteur pour envisager un déconfinement qui vire au casse-tête pour les enseignants et les responsables scolaires.
Pour l'heure, rien n'est encore décidé mais, fait-on valoir à la mairie « rien ne sera fait sans un cadrage écrit et précis ». Un cadrage que le maire de la ville Valéry Beuriot espère se voir communiqué par la préfecture la semaine prochaine. Dans cette attente de directives, c'est l'attente et une vigilance prudence qui est de mise. Car il est vrai que le diable se trouve bien souvent dans les détails de ce déconfinement annoncé. « Par exemple, pour les grands, les gestes barrières peuvent être compris et acceptés, mais comment faire avec les plus petits où dans des classes de niveaux différents ? C'est très difficile de rassurer quand on n’a pas les réponses. Oui c'est très éprouvant et stressant » lâche Severine Meunier.
En attendant cette date fatidique du 11 mai, c'est bien une rentrée de confinement qui aura lieu lundi. La « continuité pédagogique » comme disent les froides circulaires ministérielles sera sauve. Au prix de beaucoup d'efforts. Des enseignants comme des familles de Brionne.
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