Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Les sénateurs LR veulent « préserver les crèches » contre un mouvement « extrémiste et wokiste »
Par Public Sénat
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Une trentaine de sénateurs Les Républicains cosignent une proposition de loi, enregistrée à la présidence du Sénat le 19 décembre afin de « préserver les traditions immémoriales de la France ». Expressément nommés, les sénateurs ciblent les crèches et arbres de Noël, de santons, de galettes des rois et d’œufs de Pâques. Ils estiment que ce sont des traditions qui relèvent de la culture plutôt que du culte.
« Nous avons été surpris par le changement de pied de l’ordre administratif ces dernières semaines », raconte à Public Sénat Stéphane Le Rudulier, le sénateur qui a déposé la proposition de loi. Le sénateur des Bouches-du-Rhône fait référence aux décisions de justice qui ont ordonné à plusieurs villes de retirer les crèches de la nativité des hôtels de ville. Parmi elles, Béziers et Perpignan, dirigées respectivement par Robert Ménard, proche du RN et Louis Aliot, membre du RN.
La justice n’a pas tranché
Selon eux, la loi n’est pas assez précise. Les manifestations religieuses sont encadrées dans l’espace public par l’article 28 de la loi de 1905 qui dispose qu’il est « interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception […] des musées ou expositions ». Différentes décisions de justice ont été prises sur ce sujet, dont une décision du Conseil d’Etat du 9 novembre 2016 qui estime que l’installation de crèches dans les lieux publics était possible mais sous conditions.
La proposition de loi des sénateurs souhaite ajouter à cet article les mots suivants : « ainsi que des dispositifs nécessaires à la présence temporaire de crèches et arbres de Noël, de santons, de galettes des rois et d’œufs de Pâques ». Ceci afin « d’éviter des interprétations abusives » et « sécuriser toute installation de crèches », explique Stéphane Le Rudulier.
Des visions qui s’opposent
« Les symboles de nos traditions sont attaqués par un mouvement politique extrémiste et wokiste qui vise à déconstruire ce que nous sommes : arbres de Noël, crèches, santons, galette des rois et même œufs de Pâques sont visés » expliquent les sénateurs dans un communiqué. Pour Stéphane Le Rudulier, des associations comme la Ligue des Droits de l’Homme - à l’origine de la saisie du tribunal administratif qui a donné lieu aux décisions de retirer les crèches de Béziers et Perpignan - veulent « vider l’espace public de toutes références culturelles » menaçant d’un « appel d’air pour les communautarismes ».
Si Stéphane Le Rudulier ne voit pas de contradiction au principe de laïcité en ajoutant ces précisions dans la loi, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias y observe une « fausse neutralité très orientée ». « Il y a certaines personnes à droite qui prône haut et fort la laïcité tant qu’elle correspond à leur vision. » Le sénateur des Hauts-de-Seine qui vient de déposer sa propre proposition de loi en novembre qui vise au contraire à empêcher les collectivités de financer les cultes prône une laïcité républicaine et appelle à la « neutralité des services publics ».