Levée des brevets sur le vaccin anti-covid : « Une fausse bonne idée », disait il y a 24 heures le secrétaire d’Etat Cédric O

Levée des brevets sur le vaccin anti-covid : « Une fausse bonne idée », disait il y a 24 heures le secrétaire d’Etat Cédric O

Les choses changent parfois très vite. Encore opposé hier à la levée des brevets sur les vaccins contre le covid-19, l’exécutif a revu sa position en à peine une journée. Entre temps, les Etats-Unis de Joe Biden ont appelé à la levée des brevets…
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En annonçant soutenir la levée des brevets sur les vaccins contre le covid-19, l’administration américaine du président Joe Biden a jeté un pavé dans la mare, dont les effets se font sentir jusque sur l’autre rive de l’Atlantique. Emmanuel Macron s’est en effet dit ce jeudi « favorable » à cette initiative. Si en juin 2020, Emmanuel Macron avait affirmé que le vaccin devait être « un bien public mondial », la France était pourtant opposée à la levée des brevets, préférant le don de doses aux pays pauvres, jugé plus rapide et efficace.

Preuve que le revirement français est bien la conséquence de la décision américaine, le secrétaire d’Etat Cédric O exprimait, hier après-midi encore, au Sénat, l’opposition du gouvernement à la levée des brevets.

« Il y a des risques que les industriels soient désincités d’investir dans la recherche »

« Est-ce que levée des brevets de manière temporaire serait de nature à répondre au défi ? Je ne suis pas sûr. Il est même possible que ce soit une fausse bonne idée », a déclaré lors des questions d’actualité au gouvernement Cédric O… « Même si tous les brevets étaient en accès libre, il n’y aurait pas de production supplémentaire pour les pays du sud avant fin 2022, compte tenu de la complexité industrielle. Il faut 18 mois pour valider une usine », argue le secrétaire d’Etat à la Transition numérique (voir la vidéo). Cédric O avance l’autre argument des opposants à la levée : « Nous avons la nécessité de faire en sorte que les industriels continuent d’investir dans la recherche. […] Il y a des risques qu’ils soient désincités d’investir dans la recherche contre les nouveaux variants ». Enfin, selon le secrétaire d’Etat, « c’est prendre des risques en matière de délocalisation ».

Même son de cloche, toujours au Sénat et juste après, de la part du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, lors d’un débat sur la réponse européenne face à la pandémie : « Il n’apparaît pas aujourd’hui que cela réglerait le problème. Car la question n’est pas l’accès à la propriété intellectuelle, mais la capacité de production mondiale, en particulier en Afrique ou en Amérique Latine ». Comme dit le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! » La pression qui se serait exercée sur la France et Emmanuel Macron n’est certainement pas non plus étrangère à ce revirement.

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