Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Limitation 80km/h : « Cette mesure porte atteinte à la ruralité »
Par Simon Barbarit avec F.V
Publié le
Annoncée au début de l’année, la nouvelle limitation de vitesse à 80km/h prévue au 1er juillet ne passe toujours pas pour les élus locaux. Une impopularité telle que « le gouvernement pourrait lever le pied ? » s’interroge Le Parisien. Une décision « chère payée » au vu des dégâts dans l’opinion, portée uniquement par Édouard Philippe car au départ « le Président n’était pas chaud ». La mesure ferait même « hurler » Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, rapporte le quotidien.
« On a été incapable d’expliquer quelles routes ça concernait. Ça a crispé, alors qu’il s’agissait des routes secondaires. Mais c’était expliqué en termes technocratiques. C’est mal joué, car en même temps, on annonçait l’équipement des campagnes en 4G. Mais on a retenu les 80 km/h » rapporte un député LREM de premier plan.
À l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a balayé tout rétropédalage. « « Le dispositif prévu sera mis en œuvre » a-t-il assuré. C'est-à-dire une réduction de la vitesse à 80km/h au lieu de 90 km/h sur les 400 000 kilomètres de routes secondaires à double sens et sans séparateur central avec comme objectif affiché : « sauver des vies, 300 à 400 selon les études ». Est également prévue « une clause de revoyure au 1er juillet 2020 pour mesurer l’efficacité de cette mesure » a précisé Benjamin Griveaux.
Depuis le mois dernier au Sénat, un groupe de travail a été constitué pour « évaluer l’efficacité et l’impact de la limitation à 80 km/h de la vitesse maximale ». « Nous souhaitons que le Gouvernement suspende la mise en place de la limitation à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes dans l’attente des conclusions du groupe de travail, qui contribueront à éclairer le débat public. » expliquent les sénateurs Michel Raison (LR), Jean-Luc Fichet (PS) et Michèle Vullien dans un courrier adresser au Premier ministre. Les trois sénateurs étaient d’ailleurs en audition ce mercredi après-midi.
Les présidents de 28 départements, en majorité ruraux, ont également demandé au gouvernement de renoncer à la mesure polémique, pour lui substituer « le cas par cas » selon les axes accidentogènes. Une demande rejetée par l’exécutif. Si l’ancien sénateur et actuel président du conseil général du Nord, Jean-René Lecerf « n’en fait pas un casus belli », il se prononce contre « son caractère généraliste ». « Ça ne me paraît pas approprié car il y a une grande différence entre les voiries départementales. Cette mesure porte atteinte à la ruralité où la plupart du temps les gens sont prisonniers de leur voiture ».