Limitation à 80 km/h : le gouvernement rejette « la main tendue » du Sénat
Mardi soir en séance, le Sénat a tenté de faire fléchir le gouvernement sur la prochaine limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Les arguments n’ont pas convaincu la ministre, Jacqueline Gourault pour qui « tout commande à ce que la mesure entre en vigueur au 1er juillet ».

Limitation à 80 km/h : le gouvernement rejette « la main tendue » du Sénat

Mardi soir en séance, le Sénat a tenté de faire fléchir le gouvernement sur la prochaine limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Les arguments n’ont pas convaincu la ministre, Jacqueline Gourault pour qui « tout commande à ce que la mesure entre en vigueur au 1er juillet ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« J’habite un département rural avec des voiries très accidentogènes (…) Franchement pour moi, puisque vous m’interpellez, qu’il y ait des routes limitées à 80 km/h… Je vous le dis très sincèrement, ça ne me choque pas ». Et voilà comment la ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault a mis fin à son intervention, hier soir en séance, lors d’un débat autour d’un rapport sénatorial sur la sécurité routière.

Routes limitées à 80 km/h: Jacqueline Gourault n'est pas "choquée"
00:34

En effet, le 19 avril dernier, trois sénateurs, Michel Raison (LR), Jean-Luc Fichet (PS) et Michèle Vullien (centriste), avaient remis un rapport, fruit de quatre mois de travaux et d’auditions. Farouchement opposés à la nouvelle limitation de vitesse à 80 kmh sur les routes secondaires sans terre-pleins centraux, leur principale proposition consiste à décentraliser cette décision au niveau des départements (voir notre article).

« Tout commande à ce que la mesure entre en vigueur au 1er juillet »

Et si le trio sénatorial rencontrera Édouard Philippe le 14 juin, pour comme l’explique Michèle Vullien, « le convaincre de changer ses positions », il y a bien peu de chances qu’ils y parviennent, tant la représentante du gouvernement présente hier soir dans l’hémicycle s’est montrée inflexible.

En se basant sur une étude du CEREMA (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), pour qui les routes secondaires sans séparation centrale sont les plus accidentogènes, Jacqueline Gourault a justifié la prochaine limitation. « Tout commande à ce que la mesure entre en vigueur au 1er juillet ». Et la proposition des sénateurs d’en laisser la décision aux présidents des conseils départementaux, entraînerait, selon elle, « de nombreuses variations de vitesse et la cohérence du réseau n’existerait plus ».

« Un seuil psychologique inacceptable »

Limitation à 80km/h: « 76 % des Français sont opposés à cette mesure » affirme Michel Raison
03:41

« Personne ne détient la vérité absolue en matière de sécurité routière » avait argué, quelques minutes plus tôt, Michel Raison. « 76 % des Français sont opposés à cette mesure », « L’ADF (Association des départements de France) aussi et « une dizaine de ministres sur 22 y sont défavorables » a-t-il calculé. Surtout, pour le sénateur LR les 80 km/h « sont un seuil psychologique inacceptable (…) « dans des départements qui se sont vus refuser des deux fois deux voies ». « Plutôt qu’une décision éloignée des réalités, nous proposons une mesure décentralisée, affinée, concertée et responsabilisant les acteurs » a-t-il résumé dans un communiqué, ce mercredi.

En conclusions des débats, président LR de la commission des lois, Philippe Bas a estimé que « la sagesse voudrait que cette proposition soit reprise par le gouvernement. C’est une chance que nous lui offrons, une main que nous lui tendons » a-t-il exhorté. Mais sur ce sujet, le gouvernement ne semble pas prêt de marquer le stop.

Partager cet article

Dans la même thématique

Limitation à 80 km/h : le gouvernement rejette « la main tendue » du Sénat
8min

Société

Voitures en bout de course, hélicos hors d’âge, loyers qui plombent les comptes : le numéro 1 de la gendarmerie alerte devant le Sénat

Malgré un budget en légère hausse de 200 millions d’euros en 2026, la gendarmerie nationale est contrainte à des « renoncements » multiples, alerte son directeur général, Hubert Bonneau. Face à une hausse de la délinquance et des missions diverses, y compris l’appui aux armées, en cas de guerre face à une autre nation, ses moyens sont insuffisants, juge le patron de la gendarmerie.

Le

SNCF la greve du 21 novembre 2024 en forme ultimatum.
5min

Société

Sabotage sur le réseau SNCF : « Surveiller un tel réseau, c’est quasi-impossible » estime-t-on au Sénat

Après des actes de malveillance qui ont paralysé plusieurs lignes importantes du réseau ferroviaire dimanche et lundi, le ministre des Transports a pointé la difficulté technique de sécuriser 28 000 km de voies. Les parlementaires pointent la même difficulté, alors que les acteurs du ferroviaire soulignent tous un « sous-investissement chronique » dans les infrastructures.

Le