« C’est la dernière loi structurante qui a été votée dans notre pays », estime Jérôme Durain. Depuis, le morcellement de l’Assemblée nationale a conduit les gouvernements successifs à procéder par des textes plus ponctuels, souvent à l’initiative de la majorité sénatoriale (voire notre article). Le sénateur socialiste et rapporteur de ce texte estime qu’à l’heure où Sébastien Lecornu promet – comme ses prédécesseurs – « une nouvelle méthode », l’adoption de la loi narcotrafic peut dessiner un début de chemin : « Cela montre que le contrôle parlementaire est important parce que nous sommes partis d’une commission d’enquête. C’est un travail transpartisan voté à l’unanimité, et c’est un travail conjoint avec l’exécutif. C’est quand même un modèle de ce que l’on peut faire dans cette période. Évidemment, c’est un phénomène qui continue dans tous nos territoires et un sujet qui reste préoccupant, mais en termes de méthode c’est intéressant. »
« Il y a de la consommation parce que la société est malade »
Sur le fond, le sénateur estime qu’il reste beaucoup à faire : « On a des phénomènes criminels de plus en plus violents, la submersion par le produit, des jeunes qui entrent de plus en plus tôt dans les actes criminels. C’est aussi une menace qui pèse sur les institutions, avec la dimension corruptive quand il y a autant d’argent en jeu. »
Pour autant, si des mesures ont été prises sur le volet répressif, Jérôme Durain appelle les parlementaires à faire preuve du même esprit de compromis sur un volet de prévention : « On a travaillé sur la jambe répressive de manière transpartisane et il faut être inflexible avec les réseaux criminels. Mais maintenant, il faut une loi de prévention, de soins, et d’accompagnement. Il y a de la consommation parce qu’il y a de l’offre évidemment, mais aussi parce que la société est malade. » Le sénateur socialiste espère ainsi que la gauche contribue à « porter cette vision équilibrée de la sécurité. »