Lubrizol : une enquête épidémiologique « très attendue » par la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat

Lubrizol : une enquête épidémiologique « très attendue » par la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat

Un an après l’incendie de Lubrizol, le 26 septembre 2019, une étude épidémiologique est lancée mardi 1er septembre par Santé publique France auprès de 5 000 habitants de Seine-Maritime tirés au sort. Près de 10 000 tonnes de produits chimiques avaient brûlé dans ce site classé Seveso « seuil haut ».
Public Sénat

Par Flora Sauvage

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« Il était temps ! ». Pour Christine Bonfanti-Dossat, sénatrice LR du Lot et Garonne et rapporteure de la commission d’enquête sur Lubrizol, « cette vaste étude que nous appelions de nos vœux est une étape importante ».

Dans son rapport publié en juin, la commission d’enquête sénatoriale avait émis une série de recommandations comme la création de deux registres de morbidités sur le long terme, l’un sur les cancers et l’autre sur les maladies congénitales.

Il faut absolument savoir quels sont les effets cocktails qui se produisent lors d’un incendie comme celui-ci,

estime la sénatrice.

Impact de l’incendie sur la santé

Menée par Santé publique France, l’enquête épidémiologique, réalisée auprès de 4 000 adultes et 1 200 enfants tirés au sort dans 122 communes de Seine-Maritime, vise à recueillir des informations sur la perception des habitants de la catastrophe industrielle et sur l’impact sur la santé de la population.

Tirés au sort

L’étude portera aussi sur 1 000 adultes et 250 enfants tirés au sort dans la ville du Havre et ses environs, définie comme zone témoin afin de comparer les résultats. Les personnes tirées au sort vont pouvoir répondre à un questionnaire en ligne ou par téléphone sur la perception de l’incendie et sur les symptômes et les problèmes de santé qu’elles ont pu rencontrer. Les premiers résultats de l’enquête seront disponibles début 2021.

 

« Opération de communication »

Président de l’Association des victimes de Lubrizol basée à Rouen, Simon de Carvalho dénonce une « opération de communication ». Il regrette que cette étude épidémiologique « arrive quasiment un an après l’incendie ». Selon lui, il aurait fallu « mettre en place un véritable suivi sanitaire de la population dès le lendemain de la catastrophe industrielle ».

 

« Odeurs nauséabondes »

Aujourd’hui encore, 11 mois après l’incendie :

des odeurs nauséabondes sont ressenties à Petit Quevilly aux abords de Lubrizol, avec son lot de maux de tête et de nausées,

affirme Simon de Carvalho. Des odeurs qui seraient liées aux travaux de déblaiement en cours pour évacuer les débris sur le site. L’usine, qui avait redémarré partiellement mi-décembre, a été autorisée à augmenter sensiblement son activité par la préfecture de Seine-Maritime mi-juillet.

 

Risque d’amiante

L’association Rouen Respire qui avait réalisé sa propre enquête de santé sur la population regrette le retard pris par Santé publique France pour mener son enquête épidémiologique. Rouen Respire s’inquiète également du risque que représentent les débris en fibrociment sur le site de Lubrizol. Lors de l'incendie, une partie du toit de l'usine composée de fibrociment à base de fibres d'amiante s'était effondrée. L’association avait envoyé un courrier au préfet début juillet au sujet du risque d’amiante, mais son courrier est resté sans réponse.

A lire également: Lubrizol : Pour Hervé Maurey, « Personne ne connaissait la liste des produits présents dans l'incendie »

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