Les propos la semaine dernière de la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, sur la maison individuelle ont suscité l’ire des professionnels. Mais pas seulement. Le président de l’Association des maires de France (AMF), François Baroin, a également peu apprécié.
Lors d’un discours, jeudi 15 octobre, la ministre a déclaré que les maisons individuelles, « ce rêve construit pour les Français dans les années 70 », « ce modèle d’urbanisation qui dépend de la voiture pour les relier », sont un « non-sens écologique, économique et social ». « Le modèle du pavillon avec jardin n’est pas soutenable et nous mène à une impasse », avait soutenu Emmanuelle Wargon. Devant la polémique naissante, la ministre a vite rectifié le tir, assurant ne pas « remettre en cause la maison individuelle ».
« Comment dire ça et le mettre dans le débat public ? »
« Comment on peut dire que la maison individuelle est ni écologique, ni économique, ni sociale ? Comment on peut insulter l’immense majorité des Français et au fond l’immense majorité des élus ? » s’est étonné François Baroin, lors d’une audition ce jeudi matin devant la délégation aux collectivités territoriales du Sénat. Celui qui est encore président de l’AMF jusqu’à la mi-novembre souligne que les maires, « pour assurer le développement de leur village » et « la préservation de leurs écoles » cherchent à « faire venir des familles qui ont un besoin d’un jardin pour élever leur enfant, dont c’est le rêve ». « Comment dire ça et le mettre dans le débat public ? Je comprends qu’ils rétropédalent… » lance François Baroin, « en plus, c’était un discours. Ça veut bien dire que c’est bien la technostructure qui a écrit, et ça n’a pas été relu ».
Pour François Baroin « sur les maisons individuelles, il faut être à l’écoute et des besoins et de la maîtrise des sols. C’est peut-être des maisons plus petites et avec un jardin plus petit. On n’a plus forcément besoin d’un jardin de 900 mètres. […] Il faut trouver le bon équilibre ».
« Il n’est pas question de remettre en cause la maison individuelle »
Dans un communiqué, le ministère de la Transition écologique a assuré vendredi dernier qu’Emmanuelle Wargon « regrett (ait) la caricature faite de ses propos, qui ne reflète pas la teneur de son discours prononcé ». Sur RMC, la ministre a affirmé qu’« il n’est pas question de remettre en cause la maison individuelle en tant que telle. Je sais bien que c’est le rêve des Français, la maison individuelle. Et que ce rêve, c’est l’envie d’espace, de tranquillité, de confort et d’accès à la nature ». Dans son esprit, la ministre voulait dire qu’« on peut créer un autre modèle, […] des maisons de villes groupées, qui sont mitoyennes ».
La ministre du Logement a ensuite précisé sur BFM TV qu’il s’agissait d’une critique « du modèle de l’urbanisme des années 60 et 70 qui a fait se multiplier, en périphérie des villes un peu partout en France, des lotissements ».