Le mal-être est profond. Avec près de 30 % des étudiants en dépression, les jeunes sont parmi les premières victimes des mesures sanitaires et de l’isolement. Il y a cinq jours, un étudiant a tenté de se suicider en se défenestrant de sa résidence à Villeurbanne. Interpellée sur le sujet à plusieurs reprises dans l’hémicycle lors des questions d’actualité au gouvernement ce mercredi, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal a fait part au micro de Public Sénat de sa « difficulté » pour y répondre. « On n’a jamais vécu une situation de cette sorte », a-t-elle souligné. « Notre objectif est désormais d’accompagner le retour des étudiants dans les établissements. Le Premier ministre avait souhaité un deuxième semestre le plus normal possible ».
L’ancienne biochimiste estime que durant la deuxième vague du covid-19, le gouvernement a franchi « un pas supplémentaire », les universités n’étant pas fermées. « Elles peuvent accueillir en plus des étudiants dans les salles de ressources, des étudiants en travaux pratiques et des étudiants en formation par petits groupes de 10 », a-t-elle expliqué. Suffisant pour apaiser les souffrances ? « Nous allons continuer à amplifier et permettre à plus d’étudiants encore de retourner sur les bancs des universités et des écoles dans les prochaines semaines », a-t-elle promis. Pour le moment, les établissements sont libres de s’organiser comme ils le souhaitent. « Ils peuvent choisir de faire revenir les étudiants par groupes de 10 pour la quasi-totalité de leurs cours, ils peuvent aussi décider de faire revenir des étudiants fragiles. Ce sont eux qui sont capables de savoir ».
Une nouvelle concertation doit se tenir vendredi. La ministre entend proposer des solutions supplémentaires, « pratiques et pragmatiques ». « Nous voulons répondre au brassage des étudiants pendant les intercours. Parmi les choses que nous allons évoquer, il y a la possibilité de grouper les enseignements pour un groupe donné sur des demi-journées et la possibilité de travailler en gardant les étudiants dans la même salle », a-t-elle suggéré. À l’heure actuelle, beaucoup d’entre eux passent leurs partiels dans les amphithéâtres.