« Nous sommes une Nation. Nous partageons tous la peine des Mahorais. Je décréterai le deuil national pour ce lundi 23 décembre », annonce le Président de la République sur X, ce lundi 19 décembre, tenant une promesse faite quelques heures plus tôt. Le même jour, il est arrivé dans le 101e département français, complétement dévasté par le cyclone Chido, dont le bilan très provisoire fait office de 35 morts et 2 500 blessés.
Drapeaux en berne et minute de silence
Concrètement, en quoi va consister ce jour de deuil national ? « Nos drapeaux seront en berne », indique le chef d’Etat. En effet, les drapeaux des bâtiments et édifices publics, seront abaissés à mi-hauteur du mât.
Puis, « tous les Français seront invités à se recueillir à 11 heures », écrit encore Emmanuel Macron sur X. « L’ensemble de nos citoyens doit pouvoir se joindre à cet hommage », fait savoir le décret, publié au Journal officiel. « Les employeurs sont invités à permettre à leurs salariés d’y participer » et « les agents des services publics doivent pouvoir s’associer à cet hommage », peut-on encore lire. Cet instant de recueillement devrait se concrétiser par une minute de silence. Si elle était initialement prévue à 12 heures, elle aura finalement lieu à 11 heures.
Cet hommage aura également lieu au Palais du Luxembourg. L’ensemble des sénateurs présents, des collaborateurs et des membres du personnel sont invités, à 11 heures, dans la salle des Conférences, a-t-on appris de source parlementaire. Gérard Larcher, le président du Sénat, y prendra la parole.
Sous la Ve République, c’est la première fois qu’un deuil national est décrété pour un événement climatique. Le premier s’est déroulé le 9 mars 1930. Des inondations massives dans le bassin du Tarn avaient touchées plusieurs départements du sud-ouest de l’hexagone. Le nombre de décès dus à ces inondations est estimé à 700, des milliers de maisons ont été démolies et des dizaines de kilomètres de routes et voies ferrés détruites.
9 jours de deuil national sous la Ve République
Depuis 1958, neuf journées de deuil national ont été organisées. Initialement, ils étaient réservés au décès d’un Président de la République. Par exemple, le 12 novembre 1970 pour Charles de Gaulle, le 6 avril 1974 pour Georges Pompidou et le 11 janvier 1996 pour François Mitterrand. Puis, plus tard, pour le décès de Jacques Chirac le 30 septembre 2019 ou de Valéry Giscard d’Estaing le 9 décembre 2020.
La décision de déclarer le deuil national revient au Président de la République en signant un décret. Pour Georges Pompidou, mort dans l’exercice de ses fonctions, c’est alors Alain Poher qui l’avait signé. Comme le précise la Constitution, c’est le président du Sénat qui remplace le chef d’Etat en cas de départ ou de décès, le temps de l’organisation d’une nouvelle élection.
La déclaration de deuil national a évolué depuis une vingtaine d’années avec la répétition d’attentats. Une première journée avait été observée dans toute l’Union européenne après les attaques terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis. C’est le seul hommage rendu de cette manière à des personnes décédées hors de France.
François Hollande avait décrété un deuil national après l’attentat de Charlie Hebdo le 8 janvier 2015. Moins d’un an plus tard, un deuil national de trois jours est décidé après les attentats de 13 novembre. C’était la première fois qu’il dure plus d’une journée. Un deuil similaire a ensuite été déclaré après l’attentat sur la promenade des Anglais, à Nice, le 14 juillet 2016. Au total, ce lundi 23 décembre sera la 14e journée de deuil de l’histoire de France.