« Sarkozy, il est sans filtre comme moi » Didier Barbelivien

« Sarkozy, il est sans filtre comme moi » Didier Barbelivien

Quel est le point commun entre « Mademoiselle chante le blues » de Patricia Kaas, « Elle préfère l’amour en mer » de Philippe Laville, « Petite Fille du soleil » de Christophe ou encore « On va s’aimer » de Gilbert Montagné ? Toutes ces chansons, que chacun a déjà fredonné, ont été écrites par un seul homme, Didier Barbelivien. Cette semaine, au micro de Rebecca Fitoussi, ce faiseur de tubes se livre sur son parcours mais aussi sur le regard qu’il porte sur le monde.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Il est faiseurs de tubes. Il est rare qu’on n’entende pas une de ses chansons dans la journée. Mais ne comptez pas sur lui pour s’en attribuer les mérites. Pour lui c’est le public qui l’a fait : « J’ai beaucoup de reconnaissance pour les Français […] mes succès ce sont eux, pas une recette que j’applique ».

L’homme aux 2 000 chansons

Pour lui, l’écriture est spontanée, inspirée de l’air du temps et tant mieux si cela prend. Un succès, qui dure depuis quatre décennies. S’il est connu pour son tube « À toutes les filles qu’on a aimées avant » sortie en 1990, il est surtout écrit pour Johnny Halliday, Dalida, Michel Sardou, Patricia Kaas ou encore Céline Dion.
Des chansons populaires qui, il l’assure, lui ont rapporté de l’argent et procuré beaucoup de plaisir. « Pendant un moment, je gagnais beaucoup et je flambais beaucoup » confesse-t-il.
Grosses voitures, guitares, une période de tous les excès que Didier Barbelivien ne regrette pas mais dont il assure qu’il aurait pu se passer. « Je viens d’un milieu modeste mais je n’avais pas de revanche à prendre sur la vie, analyse-t-il, j’aurais pu rester dans mon milieu, ce que je voulais c’est être heureux ! »

Un homme heureux qui aime les défis au point d’écrire pour l’homme d’affaires Bernard Tapie en 1985. « On m’avait dit : Ne le fais pas, tu vas brûler ta carrière. Mais j’aimais ce personnage, ce côté incontrôlable, incontrôlé. Et en plus il savait vraiment chanter, surprenant ! ».


Un chanteur « populaire »

« Quand j’écris des chansons, j’essaye de rester dans le registre de la variété »

« Mes chanteurs préférés sont plus engagés. Jean Ferrat, Léo Ferré, Georges Brassens, des mecs qui la ramènent vraiment à travers leurs chansons. C’est très talentueux d’écrire des chansons engagées. Moi, j’ai essayé une ou deux fois et j’ai trouvé ça ridicule, trop didactique, donc je me contente d’écouter les autres et d’y prendre du plaisir ».
 

Un regard sur l’époque

« Je ne suis pas réfractaire au progrès, j’aurais adoré être un génie des nouvelles technologies, d’aller sur les marchés boursiers en cliquant mais je m’en contrefous, cela ne m’a jamais intéressé » confesse l’artiste qui affirme n’avoir jamais su « réparer une mobylette » sans pour autant vivre hors du temps et de l’époque.
Sans être nostalgique, ni même « réac » comme certains pourraient le définir, ce que le chanteur retient de son époque ce sont des visages et des rencontres… Coluche, Belmondo, Depardieu mais aussi Nicolas Sarkozy. « Nous avons avec l’ancien président de la République un rapport familial qui dure depuis 40 ans maintenant » explique-t-il.


« Nicolas, c’est une histoire naturelle. J’aime sa spontanéité, sa vérité, ses erreurs, ses défauts, ses qualités, il me plaît. Il est sans filtre, un peu comme moi ».
 

Alors quand Didier Barbelivien parle de l’homme politique c’est pour regretter son pragmatisme et sa capacité de synthèse qui selon lui manquent désormais un peu à la France et de conclure en racontant une des confidences qu’ils se font encore régulièrement : « En 2008, Nicolas Sarkozy m’avait fait rire en me racontant comme il avait menacé Poutine de camper à l’ambassade de France si ce dernier ne lâchait pas la Géorgie. Ça n’a sûrement pas empêché le dirigeant russe de réengager son armée 24h après, mais il l’avait fait plier, il avait obtenu des garanties et c’est déjà pas mal ».

Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.

Dans la même thématique

PARIS :  Manifestation pour defendre le droit a l IVG
5min

Société

Un avis de la CNCDH recommande une constitutionnalisation « sans délai » de l’IVG et dans un « texte dédié »

Après l’adoption d’une proposition de loi par l’Assemblée nationale et le Sénat, et après l’annonce par Emmanuel Macron de la constitutionnalisation de l’IVG dans un projet de loi constitutionnel plus vaste à venir, le sujet n’a pas avancé. Ce jeudi, la Commission consultative des Droits de l’Homme publie un avis relatif à la question. Il y recommande d’inscrire l’IVG dans la Constitution « sans délai » et de le faire dans un « texte dédié ». Ce texte relance le sujet, porté au Parlement par de nombreux élus.

Le

Prrotection des mineurs de la pornographie
8min

Société

Pornocriminalité : un an après le rapport du Sénat, le Haut Conseil à l’Egalité dénonce « l’inaction » des pouvoirs publics

Le Haut Conseil à l’Egalité vient de remettre au gouvernement un rapport choc sur l’industrie pornographique. Il y dénonce des actes « de tortures » « un massacre des femmes à but lucratif ». Il pointe également « l’inaction » des pouvoirs publics face à cette « pornocriminalité ». Plusieurs de ses recommandations ont été rejetées par le gouvernement cet été au Sénat, lors de l’examen du projet de loi sécurisation de l’espace numérique.

Le

« Sarkozy, il est sans filtre comme moi » Didier Barbelivien
4min

Société

Crise à l’OM : vers une commission d’enquête sénatoriale ?

Alors qu’une crise secoue l’Olympique de Marseille à la suite de menaces visant les hauts responsables du club par des représentants de supporters, le sénateur Jean Hingray (UC) demande une commission d’enquête. L’élu des Vosges souhaite faire toute la lumière sur les « dysfonctionnements » pouvant exister dans les relations entre clubs de foot et supporters.

Le

FRANCE-CRIME-JEWS-RELIGION-JUSTICE
3min

Société

« Je n’ai jamais refusé de défendre quelqu’un... mais quelque chose, oui » confie Marie Dosé

Avocate au barreau de Paris, spécialisée dans les affaires pénales et à la tête de son propre cabinet, elle plaide aussi bien pour ceux qui sont accusés du pire (crime, terrorisme, viol…) que pour des victimes. Réputée pour l’énergie, la fougue et la passion qu’elle met à défendre ses clients, elle a beaucoup travaillé auprès des femmes et enfants de djihadistes, emprisonnés en Syrie. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Marie Dosé dans l’émission d’entretien, Un monde, Un regard.

Le