Meurtre de Thomas à Crépol : « Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité », déclare Élisabeth Borne

Interrogée sur mort du jeune Thomas en marge d'un bal de village dans la Drôme, la Première ministre a assuré au sénateur Bernard Buis (Renaissance) que la présence des forces de l’ordre « partout sur le territoire, notamment dans la ruralité, était une priorité » du gouvernement.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

L’émotion suscitée par le drame de Crépol s’est aussi manifestée au Sénat. Après un hommage de l’hémicycle en mémoire du jeune Thomas, 16 ans, mortellement poignardé à la sortie d’un bal de cette petite commune drômoise dans la nuit de samedi à dimanche, la séance de question au gouvernement s’est ouverte sur cet acte criminel. Bernard Buis, sénateur Renaissance du département, a dénoncé une « violence gratuite et débridée », au cours de laquelle 15 autres personnes ont été blessées. Si le parlementaire a rejeté toute « conclusion hâtive », il néanmoins reconnu que ces actes « qui semblent prémédités et réalisés en bande organisée » devaient nous interroger collectivement « afin de tout faire pour éviter que de tels drames ne se reproduisent ».

Neuf personnes ont pour l’heure été interpellées. « Ces violences sont graves, elles sont inqualifiables », a reconnu la Première ministre, promettant que les « auteurs et leurs complices devront « répondre de leurs actes » et que « toute la vérité sera faite ».

« La présence des forces de l’ordre partout sur le territoire, une priorité pour mon gouvernement »

Au moment d’une marche blanche apolitique à Romans-sur-Isère, la cheffe du gouvernement a estimé que l’heure était au recueillement. « Je suis convaincue que ce moment appelle à la retenue et à la décence. Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité et de respect pour les victimes », a ajouté Élisabeth Borne. Sa prise de parole intervient alors que l’extrême droite et une partie de la droite ont condamné les violences en associant insécurité et immigration.

Sur la question précise du sénateur, la Première ministre a indiqué que l’exécutif était « bien conscient des évolutions de la délinquance, en particulier dans nos territoires ruraux ». Parmi les 239 nouvelles brigades de gendarmerie introduites par la loi de programmation du ministère de l’Intérieur, 2 sont destinées à la Drôme. « Je veux vraiment vous en assurer : la présence des forces de l’ordre partout sur le territoire, notamment dans la ruralité, c’est une priorité pour mon gouvernement ».

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Meurtre de Thomas à Crépol : « Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité », déclare Élisabeth Borne
3min

Société

Affaire Bétharram : « Nous avons besoin de briser le silence », demande Sarah El Haïry

Accusé par la gauche d’avoir minimisé sa connaissance des faits de l’affaire Bétharram, François Bayrou sera auditionné le 14 mai à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête parlementaire sur « les modalités du contrôle par l’État des violences dans les établissements scolaires ». « Les violences sexuelles, en particulier sous institution, sont encore sous le poids du silence profond », déplore Sarah El Haïry, Haute-commissaire à l’Enfance, invitée sur Public Sénat ce mercredi 30 avril.

Le

Dans le budget 2025, le gouvernement prévoit de réduire les moyens alloués à MaPrimeRénov, une aide de l’Etat destinée aux travaux de rénovation thermique des logements.
3min

Société

Logement : une proposition de loi communiste pour encadrer le prix du foncier

Pour répondre à la crise du logement, le groupe communiste du Sénat propose d’encadrer les prix du foncier, afin de favoriser la construction de logements sociaux et l’accession à la propriété. Le dispositif serait calqué sur l’encadrement des loyers, déjà en vigueur dans une dizaine de métropoles.

Le

Meurtre de Thomas à Crépol : « Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité », déclare Élisabeth Borne
3min

Société

Faire payer aux détenus une partie de leurs frais d’incarcération, comme le veut Gérald Darmanin ? « Une idée à la noix », fustige Jérôme Durain

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé lundi sa volonté de « modifier la loi » pour faire « contribuer » les détenus à une partie de leurs frais d’incarcération. « On est dans la démagogie la plus caricaturale », réagit sur Public Sénat le sénateur socialiste Jérôme Durain, co-rapporteur de la proposition de loi sur le narcotrafic qui devrait être définitivement adoptée par l’Assemblée nationale ce mardi. L’élu dénonce une « surenchère sécuritaire ».

Le

Illustration: justice tibunal,administration penitenciaire.
6min

Société

Qu’est-ce que le « contrôle coercitif », cette notion au cœur des débats sur la proposition de loi contre les violences sexuelles ?

L’intégration dans le Code pénal de cette notion, développée dans les années 1970 pour décrire certains aspects des violences conjugales, a nourri de vifs débats au Sénat jeudi 3 avril. Les élus ont renoncé à la faire entrer strico-sensu dans la loi, mais ils s’en sont inspirés pour revoir la définition pénale du harcèlement sur conjoint.

Le