Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
Michelle Perrot : « Les féministes sont des légalistes, leur combat a toujours été mené par les lois »
Par Flora Mansiet
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Les femmes réclament le droit de vote depuis aussi longtemps que les hommes
Comment les femmes ont-elles pris part à la vie politique ? Quels combats ont-elles menés pour y arriver ? Le premier d’entre eux fut de pouvoir voter : « Les femmes réclament le droit de vote depuis aussi longtemps que les hommes, depuis la Révolution française » pointe l’historienne.
Pourtant, ce n’est qu’en 1944 que le Général de Gaulle leur octroie ce droit, presque cent ans après le suffrage universel masculin. Pourquoi demande Guillaume Erner ? « La République s’est fondée sur l’idée de la séparation entre sphère publique et sphère privée. Or, les femmes n’existaient que dans la sphère privée » explique Michelle Perrot.
Être députée ou sénatrice, les termes n’existaient même pas
Si elles obtiennent « le droit de choisir » leurs élus au milieu du XXe siècle, ont-elles pour autant la capacité à représenter ? « Non, être députée ou sénatrice, les termes n’existaient même pas », rappelle l’historienne qui pointe du doigt notamment les années 1960 et 70, période pendant laquelle « moins de 2 % de femmes siègent au Parlement ».
À cette époque, l’histoire des femmes est celle de leur combat pour leur corps. C’est d’ailleurs à ce moment que Simone Veil prononce son discours sur l’IVG en s’excusant de le faire « devant une Assemblée entièrement composée d’hommes ».
Le principe de la parité a fait effet au point de devenir une évidence
La question de la parité, et donc de la capacité des femmes à participer elles aussi à la politique, à la sphère publique, se pose enfin dans les années 1980-90 : « Comme à chaque fois, les féministes revendiquent un changement par la loi. Le mouvement féministe est un mouvement très légaliste » souligne l’historienne. Ce n’est qu’en 2000 que la parité est votée.
Ainsi, « petit à petit, le principe de la parité a fait effet au point de devenir une évidence. L’Histoire c’est ça, des choses qui étaient impensées et qui deviennent des évidences » conclut Michelle Perrot.
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« Femmes et République », Michelle Perrot, Editions de la Documentation Française