Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Mobilisation contre la réforme des retraites : « Le 31 janvier, ce sera une déferlante ! », promet Éric Coquerel
Par Romain David
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Le jour d’après. Au lendemain de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui a réuni entre 1 et 2 millions de personnes à travers 200 villes en France, les organisations syndicales et la gauche peuvent à présent se frotter les mains et tabler sur une protestation dans le temps long. « C’est historique, l’une des plus importantes mobilisations sociales qu’ait connues le pays depuis le début des années 2000 », a salué le député LFI Éric Coquerel, qui était invité ce vendredi 20 janvier de l’émission « Extra local » sur Public Sénat. « Il y a deux sujets sur lesquels les gouvernements se cassent souvent la figure parce qu’ils sont dans l’ADN social des Français : la Sécu et les retraites », relève celui qui préside la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
« On savait que 93 % des actifs étaient opposés à un report de l’âge légal de départ, mais peut-être que certains doutaient que les syndicats puissent mobiliser. Ils ont prouvé hier qu’ils avaient une sacrée force de mobilisation ! », applaudit Éric Coquerel. Ce proche de Jean-Luc Mélenchon pointe également l’impact de la grève sur la mobilisation, notamment dans le secteur privé. « Il y a des secteurs qui ne se mettaient plus en grève depuis longtemps, je pense à l’usine Bonduelle qui a fermé dans le Nord à cause du nombre de grévistes. C’est une réussite. »
« C’est une vague qui a submergé le pays, et je pense que le 31 janvier, ce sera une déferlante ! », prédit le député insoumis de Seine-Saint-Denis, le mardi 31 janvier ayant été retenu par l’intersyndicale comme nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle.
« Je peux vous dire que Laurent Berger et les autres adhérents de la CFDT sont remontés comme des pendules »
Alors que les huit principales organisations syndicales font front commun contre le projet du gouvernement, l’un des défis de la mobilisation sera de parvenir à maintenir cette unité dans les semaines à venir. De nombreux regards se tournent notamment vers la CFDT, avec qui le gouvernement espérait trouver un terrain d’entente avant la présentation officielle du texte, lundi 23 janvier. « Je ne crois pas du tout que Laurent Berger annonce je ne sais quelle voie séparée des autres syndicats. Je peux vous dire que lui et les autres adhérents de la CFDT sont remontés comme des pendules. Là-dessus, je ne suis pas trop inquiet », balaye Éric Coquerel.
Le « fleuve » de la mobilisation et ses « affluents »
Samedi, ce sont les organisations de jeunesse de la gauche qui appellent à battre le pavé, avec le soutien de la France insoumise. Un rassemblement jugé trop rapproché de la journée de jeudi par certains responsables politiques, du côté du PS notamment. « Il y aura moins de monde, mais ça n’est pas une surprise », admet Éric Coquerel. « Quand vous avez un mouvement social de cette ampleur qui se développe, vous avez le fleuve - c’est le mouvement intersyndical avec des journées de mobilisation - et puis vous avez des affluents qui viennent entretenir la flamme. La manifestation du 21 à l’appel des organisations de jeunesse, c’est un affluent », explique-t-il.
L’objectif de ces journées intermédiaires de protestation : « Donner des arguments, convaincre, faire rentrer dans la lutte des secteurs qui n’y étaient pas encore… », énumère notre invité. « Mais il est clair que les journées tests de la lutte contre la réforme des retraites seront les journées de mobilisation décidées par les syndicats. »