Mobilisation contre la réforme des retraites : « Le 31 janvier, ce sera une déferlante ! », promet Éric Coquerel

Mobilisation contre la réforme des retraites : « Le 31 janvier, ce sera une déferlante ! », promet Éric Coquerel

Invité ce vendredi 20 janvier de l’émission « Extra local » sur Public Sénat, le député LFI Éric Coquerel a salué le tour de force des syndicats, qui ont réussi à organiser jeudi l’une des plus importantes mobilisations des vingt dernières années contre un projet de réforme. Il appelle désormais à « entretenir la flamme » jusqu’au 31 janvier, date du prochain rassemblement intersyndical.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le jour d’après. Au lendemain de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui a réuni entre 1 et 2 millions de personnes à travers 200 villes en France, les organisations syndicales et la gauche peuvent à présent se frotter les mains et tabler sur une protestation dans le temps long. « C’est historique, l’une des plus importantes mobilisations sociales qu’ait connues le pays depuis le début des années 2000 », a salué le député LFI Éric Coquerel, qui était invité ce vendredi 20 janvier de l’émission « Extra local » sur Public Sénat. « Il y a deux sujets sur lesquels les gouvernements se cassent souvent la figure parce qu’ils sont dans l’ADN social des Français : la Sécu et les retraites », relève celui qui préside la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

« On savait que 93 % des actifs étaient opposés à un report de l’âge légal de départ, mais peut-être que certains doutaient que les syndicats puissent mobiliser. Ils ont prouvé hier qu’ils avaient une sacrée force de mobilisation ! », applaudit Éric Coquerel. Ce proche de Jean-Luc Mélenchon pointe également l’impact de la grève sur la mobilisation, notamment dans le secteur privé. « Il y a des secteurs qui ne se mettaient plus en grève depuis longtemps, je pense à l’usine Bonduelle qui a fermé dans le Nord à cause du nombre de grévistes. C’est une réussite. »

« C’est une vague qui a submergé le pays, et je pense que le 31 janvier, ce sera une déferlante ! », prédit le député insoumis de Seine-Saint-Denis, le mardi 31 janvier ayant été retenu par l’intersyndicale comme nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle.

« Je peux vous dire que Laurent Berger et les autres adhérents de la CFDT sont remontés comme des pendules »

Alors que les huit principales organisations syndicales font front commun contre le projet du gouvernement, l’un des défis de la mobilisation sera de parvenir à maintenir cette unité dans les semaines à venir. De nombreux regards se tournent notamment vers la CFDT, avec qui le gouvernement espérait trouver un terrain d’entente avant la présentation officielle du texte, lundi 23 janvier. « Je ne crois pas du tout que Laurent Berger annonce je ne sais quelle voie séparée des autres syndicats. Je peux vous dire que lui et les autres adhérents de la CFDT sont remontés comme des pendules. Là-dessus, je ne suis pas trop inquiet », balaye Éric Coquerel.

Le « fleuve » de la mobilisation et ses « affluents »

Samedi, ce sont les organisations de jeunesse de la gauche qui appellent à battre le pavé, avec le soutien de la France insoumise. Un rassemblement jugé trop rapproché de la journée de jeudi par certains responsables politiques, du côté du PS notamment. « Il y aura moins de monde, mais ça n’est pas une surprise », admet Éric Coquerel. « Quand vous avez un mouvement social de cette ampleur qui se développe, vous avez le fleuve - c’est le mouvement intersyndical avec des journées de mobilisation - et puis vous avez des affluents qui viennent entretenir la flamme. La manifestation du 21 à l’appel des organisations de jeunesse, c’est un affluent », explique-t-il.

L’objectif de ces journées intermédiaires de protestation : « Donner des arguments, convaincre, faire rentrer dans la lutte des secteurs qui n’y étaient pas encore… », énumère notre invité. « Mais il est clair que les journées tests de la lutte contre la réforme des retraites seront les journées de mobilisation décidées par les syndicats. »

Dans la même thématique

Weekly cabinet meeting at Elysee Palace, Paris, France – 12 Jan 2024
5min

Société

Prostitution : un nouveau plan de lutte présenté ce jeudi, huit ans après la loi pénalisant les clients

Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.

Le

Enfants et ecrans
4min

Société

Rapport sur l’usage des écrans chez les enfants : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly

Commandé par l’exécutif, le rapport d’experts sur l’usage des écrans chez les enfants a été remis au président de la République ce 30 avril. En 2018, le sujet avait déjà fait l’objet d’une proposition de loi largement votée au Sénat, mais jamais discutée à l’Assemblée. Auteure du texte, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly dénonce aujourd’hui « une perte de temps ».

Le

A national gendarmerie van entering the Paris courthouse
7min

Société

Meurtre de Matisse à Châteauroux : qu’est-ce que l’excuse de minorité, que le gouvernement souhaite réformer ?

Alors que de multiples faits divers concernant des mineurs font l’actualité ces dernières semaines, le dernier en date, le meurtre de Matisse, 15 ans, poignardé à mort, samedi dernier à Châteauroux, par un mineur afghan âgé lui aussi de 15 ans et placé sous contrôle judiciaire, cinq jours avant le meurtre, Gabriel Attal a annoncé, le 18 avril dernier, souhaiter « ouvrir le débat » sur l’excuse de minorité. Mais au fait, à quoi fait référence cette qualification pénale, qui revient régulièrement dans les discussions ?

Le