Belmondo : « L’homme était à l’image de l’acteur, naturellement bon », se souvient le sénateur Philippe Tabarot
Monstre sacré du cinéma, Jean-Paul Belmondo s’en est allé ce lundi à l’âge de 88 ans. Egérie de la nouvelle vague, il aura également marqué plusieurs générations dans des comédies et des films d’action. Hommage unanime au Sénat, où certains ont bien connu l’un des plus grands acteurs français.

Belmondo : « L’homme était à l’image de l’acteur, naturellement bon », se souvient le sénateur Philippe Tabarot

Monstre sacré du cinéma, Jean-Paul Belmondo s’en est allé ce lundi à l’âge de 88 ans. Egérie de la nouvelle vague, il aura également marqué plusieurs générations dans des comédies et des films d’action. Hommage unanime au Sénat, où certains ont bien connu l’un des plus grands acteurs français.
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A 88 ans, « Bébel » est décédé lundi à son domicile à Paris à l’âge de 88 ans. En cinquante ans de carrière, l’acteur laisse des souvenirs impérissables à plusieurs générations de Français. « A bout de souffle », « L’homme de Rio », « Pierrot le fou », « Un singe en hiver », « Le Magnifique », « Le Doulos », « Itinéraire d’un enfant gâté », difficile de ne pas être exhaustif, quand l’heure est venue de choisir parmi ses 80 films.

Au Sénat, certains l‘ont bien connu, c’est le cas du sénateur LR des Alpes-Maritimes, Philippe Tabarot, très ému ce lundi. « Nous avons sympathisé par le biais d’un ami commun il y a une dizaine d’années. Il venait au moins chaque année au Grand hôtel à Cannes. J’étais fan et je me suis rendu compte que l’homme était à l’image de l’acteur, naturellement bon. Jean-Paul était présent à mon mariage. J’ai le souvenir d’une photo où il mime un match de boxe avec mon fils au Grand hôtel. C’est aujourd’hui l’anniversaire de mon fils qui a fêté ses cinq ans et que ça corresponde à la mort de Jean-Paul, ça me fait quelque chose », confie-t-il.

Philippe Tabarot parle de l’acteur comme quelqu’un « d’humainement exceptionnel ». « Je ne l’ai jamais vu refuser une photo ou un autographe. On parlait beaucoup de sport, c’était une encyclopédie ». Et de politique ? « Il avait une pensée politique qu’il ne voulait pas exprimer publiquement et ce n’est pas moi qui la dévoilerais ».

« En cinq minutes, il avait réussi à faire marrer tout le monde »

Le sénateur LR du Vaucluse, Jean-Baptiste Blanc a lui aussi rencontré l’acteur. « C’était en 2017, à l’Elysée lors de la remise de la légion d’honneur par François Hollande à Claude Brasseur », rapporte-t-il avant d’ajouter. « Jean-Paul Belmondo était déjà affaibli, mais de bonne humeur et en cinq minutes, il avait réussi à faire marrer tout le monde. C’est la marque des grands acteurs. D’un point de vue plus sénatorial, je dirai que c’est une certaine France qui disparaît avec lui. Dans tous les territoires on a été marqué par son passage lors de tournages. Dans n’importe quel coin du pays vous trouverez des gens qui ont des souvenirs de lui ».

« C’est une page de cinéma qui se tourne. Il était aimé des Français car il incarnait le mythe de l’acteur, avec ses cascades, son talent comique et dramatique. Il aura su tourner dans des films populaires mais aussi avec des réalisateurs exigeants comme Godard et Sautet », résume Laurent Lafon président centriste de la commission de la culture du Sénat.

Acteur emblématique de la Nouvelle Vague, il se tourne dans les années 70 vers les comédies et les aventures rocambolesques. Il privilégie les rôles très « physiques » avec cascades, sans doublure, et coups de poing. C’est la période des superflics, des machos bagarreurs et des truands : « Flic ou voyou », « Le Professionnel » ou encore « L’As des as ».

Pendant plus de vingt ans, 48 de ses films dépassent chacun le million d’entrées… Jusqu’au « Solitaire » en 1987, son premier gros échec commercial.

Il rebondit avec le personnage truculent de Sam Lion dans « Itinéraire d’un enfant gâté » de Claude Lelouch (1988). L’un de ses plus grands rôles, avec à la clef le César du meilleur acteur. Récompensé d’une Palme d’honneur à Cannes en 2011, d’un Lion d’or à Venise en 2016, il est à l’honneur des César 2017 où il est longuement ovationné. Canne à la main, « Bébel » ravit une nouvelle fois le public en plaisantant sur sa « sale gueule ».

« En lui, nous nous retrouvions tous »

Pour Emmanuel Macron, Jean-Paul Belmondo restera à jamais « Le Magnifique ». « Un trésor national, tout en panache et en éclats de rire, le verbe haut et le corps leste, héros sublime et figure familière, infatigable casse-cou et magicien des mots. En lui, nous nous retrouvions tous », a-t-il tweeté.

« Par son talent d’acteur, sa gouaille légendaire, Jean-Paul Belmondo était un monument du 7ème art. Comme des millions de Français, ses films me marqueront à jamais. Adieu l’ami ! », a tweeté, le président du Sénat, Gérard Larcher.

« L’As des As tient une place particulière dans mon esprit avec la dénonciation du nazisme », tweete le sénateur socialiste, Rachid Temal pour qui Jean-Paul Belmondo « aura accompagné » toute sa jeunesse.

« Il était très affecté par la mort de Jean-Pierre Marielle et Guy Bedos »

Né le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine, le jeune Belmondo grandit dans une famille d’artistes. Son père est un sculpteur reconnu. Lui aime faire le pitre et rêve de théâtre. Il intègre le conservatoire dans les années 50 et se constitue une bande « à la vie, à la mort » avec ses copains Jean Rochefort, Claude Rich, Bruno Crémer et Jean-Pierre Marielle.

« Il était très affecté par la mort de Jean-Pierre Marielle et Guy Bedos. C’est la première fois cette année qu’il ne descendait pas sur la Côte d’Azur. On savait malheureusement que sa mort était inéluctable », souligne Philippe Tabarot.

« Jean-Paul Belmondo s’est beaucoup consacré à l’œuvre de son père. Le musée Paul Belmondo fait partie des hauts lieux culturels de Boulogne-Billancourt », rappelle André Gattolin, sénateur RDPI (Groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) des Hauts de Seine.

La mémoire de Jean-Paul Belmondo traverse les bancs du Sénat. Le sénateur communiste, Fabien Gay salue sur Twitter l’un « des derniers monuments du cinéma français ». « Le héros comme on l’aime… so French. Un monstre du cinéma s’en est allé », écrit de son côté Céline Boulay-Espéronnier, sénatrice LR de Paris.

« Nous ne le pensions pas capable de cela. Une nouvelle blessure nationale », s’attriste ce lundi, l’ancien Premier ministre et ancien sénateur Jean-Pierre Raffarin.

« C’est étonnant mais ça doit pas t’étonner », aurait pu lui répondre le Sam Lion le personnage « d’Itinéraire d’un enfant gâté ».

 

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