Mort de Shemseddine à Viry-Châtillon : « Non, l’école n’est pas un coupe-gorge », assure la ministre Nicole Belloubet

La ministre de l’Education nationale a répondu, lors des questions d’actualité au gouvernement, au sénateur du groupe LR, Jean-Raymond Hugonet, qui a dénoncé les « sempiternelles déclarations solennelles du président de la République », estimant que l’école « est devenue un coupe-gorge ».
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Après la mort de Shemseddine, collégien de 15 ans, décédé vendredi après avoir été roué de coups par cinq personnes dont quatre mineurs, la veille, à la sortie de son collège de Viry-Châtillon, dans l’Essonne, l’émotion a traversé l’ensemble de la classe politique. Cette disparition « vient s’ajouter à une déjà trop longue et insupportable liste », a estimé le sénateur apparenté LR de l’Essonne, Jean-Raymond Hugonet, lors des questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi.

« Au-delà d’une fermeté de façade, qui ne trompe plus personne, au-delà du gigantesque déni idéologique qui paralyse l’action publique, au-delà des sempiternelles déclarations solennelles du président de la République, jurant que la main de l’Etat ne tremblera pas, que l’école doit rester un sanctuaire, alors qu’elle est devenue un coupe-gorge, qu’allez-vous enfin entreprendre en profondeur, pour lutter contre ce qui n’a plus rien à voir avec la fatalité ? » a demandé Jean-Raymond Hugonet.

« Un véritable bouclier de sécurité que le gouvernement met autour des établissements »

« Non, Monsieur le sénateur, l’école n’est pas un coupe gorge. Et je trouve gravissime que vous employiez ces mots, alors même que l’ensemble de nos équipes éducatives, de nos personnels, sont arcboutés, pour que l’école soit un lieu qui reste un lieu de sécurité et de sérénité. C’est la volonté du gouvernement », a rétorqué la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, qui a pu « partager la douleur et dire l’infinie tristesse qui a saisi le collège », en se rendant sur place.

« C’est un véritable bouclier de sécurité que le gouvernement met autour des établissements scolaires, fondé sur les forces de l’ordre, sur le travail pédagogique, sur le respect des valeurs de la République », explique la ministre, « s’y ajoute bien entendu un enseignement aux valeurs de la République, un enseignement fondé sur la science et de l’ensemble des apprentissages, que nous devons à nos élèves ».

« Pouvons-nous nous habituer à cet ensauvagement, qui vire à une barbarie ordinaire ? » a demandé ensuite la sénatrice Laure Darcos, également élue de l’Essonne et membre du groupe Les Indépendants. « Notre indignation ne ramènera pas Shemseddine à la vie. Sa maman, une veuve courageuse, et ses frères et sœurs, sont brisés à tout jamais. Mais pouvons-nous espérer que ce drame serve à une véritable prise de conscience et un sursaut collectif ? » a demandé, au bord des larmes, cette proche du maire de Viry-Châtillon.

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