Bientôt plus de femmes dans les conseils municipaux ? C’est en tout cas l’ambition de la réforme qui étend la parité aux plus petites communes, jusqu’ici exemptées. Dès 2026, toutes les listes candidates devront respecter une alternance stricte homme-femme, comme c’est déjà le cas dans les communes plus importantes.
Actuellement, les femmes représentent 42 % des élus municipaux, mais seulement 37 % dans les villages de moins de 1 000 habitants, qui constituent pourtant 70 % des communes françaises. La mesure vise donc à ouvrir davantage les portes des conseils municipaux aux femmes, en renforçant leur représentativité au plus près du terrain.
Cette évolution marque également la fin d’une pratique bien ancrée dans les campagnes : le panachage. Jusqu’ici, les électeurs comme les candidats pouvaient ajouter ou rayer des noms sur des listes souvent incomplètes. Désormais, chaque commune devra présenter une liste complète, composée selon une alternance stricte.
Une réforme qui bouscule les habitudes
Si l’objectif est largement salué, la mise en œuvre s’annonce plus complexe pour de nombreux élus. Dans certains villages, constituer une liste paritaire tient du casse-tête : difficulté à trouver des candidates, réticences à s’engager, sentiment d’illégitimité pour certaines femmes, ou encore manque de renouvellement du vivier local.
Pour accompagner cette transition, une dérogation a été introduite : les listes pourront comporter jusqu’à deux noms de moins que le nombre de sièges à pourvoir, un assouplissement destiné aux petites communes en manque de volontaires.
À l’opposé, quelques villages où les femmes sont déjà majoritaires devront eux aussi ajuster leurs listes pour respecter l’alternance imposée.
Quoi qu’il en soit, la réforme marque un tournant pour la démocratie locale. Reste à voir si elle permettra réellement, dans les prochaines années, de féminiser durablement les conseils municipaux des plus petites communes.