Nouvelle grève du RER pour France-Danemark : « Une prise en otage des évènements auxquels les Français sont attachés », regrette Christophe Béchu

La grève sur le RER B est pointée comme l’une des causes des incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue des Champions, samedi soir au Stade de France. Redoutant une diminution du nombre de rames, de nombreux spectateurs se seraient reportés sur le RER D, dont les voies d’accès à l’enceinte sportive sont plus étroites, ce qui aurait abouti à un engorgement. « Manifestement, le fait que tous les RER B n’aient pas circulé samedi soir n’a pas aidé à avoir une situation fluide et sans difficulté pour tout le monde », a relevé mercredi matin Christophe Béchu, le nouveau ministre des Collectivités territoriales, qui était l’invité de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat.

Or, les syndicats de la RATP, qui dénoncent les sous-effectifs de conducteurs et réclament une prime de 1 500 euros en reconnaissance de leur investissement durant la crise du covid-19, ont lancé un nouvel appel à la grève sur le RER B pour le vendredi 3 juin, jour du match France-Danemark en Ligue des Nations. De quoi laisser redouter de nouvelles difficultés aux abords du Stade de France. « Le droit de grève est un droit constitutionnel. Mais il arrive que la façon dont on utilise le droit de grève soit contre-productive sur le soutien du public. Je ne suis pas certain que prendre en otage des évènements populaires, auxquels les Français sont attachés, soit le meilleur moyen de faire aboutir ses revendications », déplore Christophe Béchu.

« Il y a un sujet autour de supporters anglais sans billet »

Ce mercredi, la nouvelle ministre des Sports, Aurélie Oudéa-Castéra, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sont auditionnés à partir de 17 heures par la commission des lois et la commission de la culture du Sénat. Depuis ce week-end, le locataire de la place Beauvau renvoie vers une large partie des supporters britanniques la responsabilité de ces débordements. Il les accuse d’avoir organisé une fraude massive aux faux billets, prenant les stadiers de cours par son ampleur. « Un certain nombre d’éléments objectifs accréditent le fait qu’il y a un sujet autour de supporters anglais sans billet en très grand nombre », abonde Christophe Béchu. « La Fédération française de football explique qu’il y avait bien 35 000 personnes sans billets qui étaient aux abords du Stade de France, c’est le chiffre que l’on retrouve du côté du consortium du Stade de France, de l’UEFA et de la préfecture de police, ça fait quand même un faisceau d’indices », pointe-t-il.

Cette audition pourrait donner suite à une enquête parlementaire, réclamée notamment par le sénateur LR Michel Savin, spécialiste des questions sportives. En parallèle, l’UEFA a ouvert sa propre enquête, de même que le parquet de Bobigny, pour escroquerie en bande organisée, après un signalement du préfet de police de Paris, Didier Lallement. « Parce que l’on va organiser la Coupe du monde Rugby et les JO, on a besoin d’aller au fond des choses, de comprendre, de s’assurer que cela ne peut pas se reproduire. Je me réjouis qu’il y ait des auditions et des enquêtes », conclut Christophe Béchu.