Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites : le point sur la situation
Par Public Sénat avec AFP
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Neuvième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites ce jeudi 23 mars, la première après l’adoption du texte devant le Parlement. Alors que l’avenir du projet de loi est désormais entre les mains du Conseil constitutionnel, chargé d’examiner différents recours, les manifestations spontanées se sont multipliées après l’utilisation du 49-3 lundi par le gouvernement, mais aussi les échauffourées avec les forces de l’ordre. Cette nouvelle journée de mobilisation pourrait donc marquer un nouveau temps fort d’une contestation qui menace, désormais, de se radicaliser.
À Paris, le cortège contre la réforme des retraites partira de la place de la Bastille à 14 heures pour rejoindre la place de l’Opéra à 19 heures. Selon des informations de franceinfo, les services de renseignement prévoient jusqu’à 800 000 personnes dans toute la France, dont 40 000 à 70 000 dans la capitale. Selon ce document, les forces de l’ordre s’attendent notamment à des actions de militants d’ultragauche à Nantes, Lyon, Lille ou encore à Caen.
À Marseille, où la mobilisation se rassemble traditionnellement en milieu de matinée, Jean-Luc Mélenchon a appelé au bras de fer avec Emmanuel Macron, qui a répété la veille sa volonté de voir la réforme adoptée avant la fin de l’année. « En mettant de l’huile sur le feu, il s’expose à deux réactions. Ou bien les gens prennent peur et ça n’a pas l’air d’être le cas, ou ils s’endurcissent dans la lutte. D’une certaine façon, on peut dire que M. Macron est un encouragement au combat », a déclaré le leader insoumis.
Pagaille dans les transports
Premier secteur impacté par la grève : les transports, avec un trafic très perturbé à la SNCF et la RATP. Dans le métro parisien, seules les lignes automatisées 1 et 14 circulent normalement. Pour le reste du réseau, les rames ne circulent qu’aux heures de pointe sur de nombreuses lignes, généralement avec un service réduit. La ligne 3Bis est complètement fermée.
Réduction du service également sur les RER A, B, C, D et E, certains tronçons n’étant pas desservis. Côté trains, seule la moitié des TGV Inouï et Ouigo sont en mesure de circuler, a fait savoir la SNCF. La plupart des Intercités ont été annulés. Une partie des voies de la gare Saint-Charles à Marseille a été occupée par les manifestants ce matin, poussant la SNCF à interrompre le trafic.
La direction générale de l’aviation civile a demandé mercredi aux compagnies aériennes d’annuler 30 % de leurs vols jeudi à Paris-Orly et 20 % dans les autres aéroports. Dans la matinée, le terminal 1 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle a été bloqué par des manifestants. Dans un tweet, Paris-Aéroport a fait savoir que les accès routiers au terminal étaient fortement perturbés.
Importante mobilisation chez les enseignants
Dans le secteur de l’éducation, toujours scruté de près en période de forte mobilisation, entre 40 et 50 % des professeurs du primaire étaient annoncés mercredi comme grévistes par le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Education nationale, 19,42 % du personnel éducatif était en grève ce jeudi, dont 21,41 % des enseignants (23,22 % dans le 1er degré et 19,61 dans le second degré). « La participation dans les collèges est estimée à 24,31 %, dans les lycées d’enseignement général et technologique à 15,50 % et dans les lycées professionnels à 12,34 % », précise le communiqué.
Selon le syndicat lycéen FIDL, ce sont plus de 400 lycées qui sont bloqués. L’Agence France-Presse (AFP) a également fait état du blocage de l’emblématique fac de droit de Panthéon-Assas à Paris, par une centaine d’étudiants.
Près d’un tiers des stations-service menacées par des pénuries
L’approvisionnement en kérosène de l’Ile-de-France et de ses aéroports « devient critique », a indiqué jeudi à l’AFP le ministère de la Transition énergétique. Mercredi, durant son interview télévisée, Emmanuel Macron n’a pas hésité à évoquer le spectre des réquisitions pour mettre fin aux situations de blocage. Un premier arrêté de réquisition a été pris à l’attention de la raffinerie TotalEnergies de Normandie, paralysée depuis ce week-end.
14,30 % des stations-service du territoire sont désormais en pénurie d’au moins un type de carburant. Les départements des Alpes-Maritimes, du Gard, du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et du Var ont annoncé la mise en place d’un rationnement à la pompe.
Par ailleurs, la CGT a fait savoir que les gaziers du terminal de Dunkerque allaient fermer les vannes jeudi et réduire le débit au minimum technique pendant 24 heures. Une assemblée générale est prévue vendredi matin « pour voir comment ils envisagent de continuer l’action ».
À Paris, la grève des éboueurs engagés depuis quinze jours a été reconduite jusqu’à lundi. Mercredi, la mairie a fait état de 9 500 tonnes de déchets restant à évacuer dans la capitale, malgré les réquisitions mises en place par la préfecture de police à la demande du gouvernement.