« On ne va pas faire reculer les violences sexistes et sexuelles dans ce pays avec une journée nationale contre le sexisme » réagit Astrid de Villaines
Les violences sexistes perdurent dans notre société. C’est ce que conclut avec des chiffres alarmants, le rapport du Haut Conseil à l’égalité publié le 23 janvier 2022. « Il y a un continuum entre le harcèlement de rue, le sexisme, les violences en général, jusqu’aux féminicides » assure Astrid de Villaines, cheffe du service politique du HuffPost et auteure de l’ouvrage « Harcelées ».

« On ne va pas faire reculer les violences sexistes et sexuelles dans ce pays avec une journée nationale contre le sexisme » réagit Astrid de Villaines

Les violences sexistes perdurent dans notre société. C’est ce que conclut avec des chiffres alarmants, le rapport du Haut Conseil à l’égalité publié le 23 janvier 2022. « Il y a un continuum entre le harcèlement de rue, le sexisme, les violences en général, jusqu’aux féminicides » assure Astrid de Villaines, cheffe du service politique du HuffPost et auteure de l’ouvrage « Harcelées ».
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37% des Françaises interrogées ont déjà subi des rapports sexuels non-consentis et 14% ont déjà subi un « acte sexuel imposé », peut-on lire dans le dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité (HCE) publié le 23 janvier 2022. Le constat est alarmant mais pas surprenant pour Astrid de Villaines, cheffe du service politique du HuffPost. « Je n’ai pas besoin du rapport du HCE pour savoir que le sexisme existe dans la société. J’ai écrit un livre en 2018 qui n’a pas bougé d’une ligne, qui s’appelle Harcelée et qui démontre qu’il y a un continuum entre le harcèlement de rue, le sexisme, les violences en général, jusqu’aux féminicides » explique-t-elle au micro de Steve Jourdin.

« Le problème de ce rapport, c’est qu’il met tout dans le même sac » - Eugénie Bastié

Eugénie Bastié, Grand reporter au service Débats et opinions du Figaro, ne partage pas les mêmes conclusions : « Ce rapport souffre d’un biais qui est propre au néo féminisme, c’est de mettre tout dans le même sac. C’est-à-dire de la blague sexiste devant la machine à café au féminicide, il y aurait un continuum. Et du cliché au stéréotype, à la violence, il y aurait un continuum. Je ne suis pas d’accord avec ça » martèle Eugénie Bastié. Je pense qu’il faut hiérarchiser les violences. Et je pense que c’est le problème de ce rapport, c’est qu’il met tout dans le même sac. Et du coup, on ne sait plus quelle est la priorité ».

On ne va pas faire reculer les violences sexistes et sexuelles dans ce pays avec une journée nationale contre le sexisme – Astrid de Villaines

Pour remédier à cette situation, le HCE a rédigé 10 propositions parmi lesquelles : l’augmentation des moyens financiers et humains des juridictions chargées des violences intrafamiliales et la régulation des contenus numériques, en particulier de la pornographie en ligne. La journaliste Astride de Villaines reproche au Président de la République de ne pas suivre toutes les recommandations du rapport : « Emmanuel Macron, qui a reçu les autrices du rapport, n’a retenu qu’une seule proposition, celle qui était tout en bas, la journée nationale contre le sexisme. Et honnêtement, je crois qu’on ne va pas y arriver. On ne va pas faire reculer les violences sexistes et sexuelles dans ce pays avec une journée nationale contre le sexisme », regrette-t-elle. « Il manque ce que réclame les associations, c’est-à-dire, 1 à 2 milliards d’euros par an ». 

Retrouvez l'émission à l'antenne ce samedi 28 janvier à 19h puis en replay sur notre site internet 

 

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