Ouragan Irma : « La reconstruction doit se faire dans le respect des normes de sécurité » pour le sénateur de Saint-Martin
Trois semaines après le passage de l’ouragan Irma dans les Antilles, le sénateur (RDSE) de Saint-Martin Guillaume Arnell fait le point sur la gestion de l’Etat et la reconstruction de l’île.  

Ouragan Irma : « La reconstruction doit se faire dans le respect des normes de sécurité » pour le sénateur de Saint-Martin

Trois semaines après le passage de l’ouragan Irma dans les Antilles, le sénateur (RDSE) de Saint-Martin Guillaume Arnell fait le point sur la gestion de l’Etat et la reconstruction de l’île.  
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Trois semaines après le passage de l’ouragan Irma dans les Antilles, un quart des écoles de l'île ont de nouveau ouvert. Le sénateur (RDSE) de Saint-Martin Guillaume Arnell fait le point sur la gestion de l’Etat, l'indemnisation des victimes et la reconstruction de l’île.

Trois semaines après l’ouragan Irma, comment jugez-vous la gestion de cette catastrophe par l’Etat ?

Ceux qui critiquent le gouvernement ne sont pas aux commandes. L’Etat n’aurait pas pu prépositionner les forces de secours avant l’arrivée d’Irma. L’ouragan s’est transformé en 24h pour atteindre la catégorie 5. La préfète de Saint-Martin avait pris ses précautions pour organiser les évacuations de la population mais beaucoup d’habitants ont refusé de quitter leurs maisons. Au début, les forces de sécurité étaient mal coordonnées mais elles ont repris le contrôle de la situation pour rétablir l’eau et la sécurité sur l’île. Les services de nettoyage et de déblayage ont fait du bon travail.

Dans mon village du quartier d’Orléans, nous avons organisé un repas pour les militaires afin de les remercier de leur action.

Est-ce que la « vie normale » reprend son cours sur l’île ?

Des magasins ont ouvert et notamment une grande surface. Des boulangeries, qui n’avaient pas été détruites, fournissent du pain. Le moral de la population s’améliore. 6 écoles primaires sur 21 ont ouvert leurs portes. Les élèves suivent actuellement un accompagnement post-traumatique et les cours reprendront après les vacances de la Toussaint. Concernant les élèves qui préparent des examens, comme les lycéens de Terminale, certaines familles se sont débrouillées pour les envoyer étudier en Guadeloupe et en métropole.

Guillaume Arnell, sénateur de Saint-Martin, défend la gestion de l'ouragan Irma par l'Etat
Guillaume Arnell, sénateur de Saint-Martin, défend la gestion de l'ouragan Irma par l'Etat
lepelican-journal

Comment les habitants victimes de l’ouragan vont être indemnisés ?

Quand Emmanuel Macron s’est rendu à Saint-Martin, il était accompagné du président de la fédération des assurances qui nous a rassurés sur l’indemnisation des victimes. L’état de catastrophe naturelle a été déclaré très rapidement par le gouvernement, ce qui facilite les choses. Les habitants ont jusqu’au 30 octobre pour réunir tous les documents justificatifs auprès des organismes assureurs. Malheureusement, moins de la moitié de la population de l’île possède une assurance habitation. A Saint-Martin, il n’y pas une culture de l’assurance.

Quel est l’enjeu de la reconstruction de l’île ?

La reconstruction va coûter beaucoup plus qu’1 milliard d’euros, somme estimée juste après l’ouragan. L’enjeu de la reconstruction est le respect des normes environnementales et de sécurité. Beaucoup d’habitants pauvres vivent sous des toitures en bois avec des charpentes fragiles. Dans chaque maison reconstruite, il faudra prévoir des zones de sécurité en dur pour pouvoir se réfugier. Pendant trop longtemps à Saint-Martin, on a construit sans respecter les normes, de la loi Littoral. Les bailleurs particuliers ont construit à tout-va exposant à des risques les locataires, qui sont souvent les populations les plus pauvres. Comme responsable de l’aménagement du territoire pour la collectivité de Saint-Martin, j’ai souvent bataillé pour le respect des normes de construction. Les élus locaux doivent faire changer les pratiques, même si cela doit leur coûter les prochaines élections.   

Partager cet article

Dans la même thématique

6min

Société

« Tolérance zéro » face à « Bloquons Tout » : 80 000 de forces de sécurité déployées le 10 septembre

A la veille du mouvement « Bloquons Tout », Bruno Retailleau a dressé le tableau des actions anticipées : manifestations, blocages de lieux stratégiques, sabotages… et n’a pas manqué de rappeler la mise en place d’un dispositif de sécurité « exceptionnel », de 80 000 policiers et gendarmes, pour endiguer toute tentative de débordement.

Le

Strike call leaflets in Marseille, France – 02 Sep 2025
1min

Société

« Bloquons tout » : des « pots de départ » pour François Bayrou organisés partout en France

Alors que François Bayrou s’exprime devant les députés dans le cadre du vote de confiance qui pourrait décider de son avenir à Matignon, un mouvement symbolique prend de l’ampleur dans le pays. Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux relaient des appels à organiser des « pots de départ » en son honneur, avec des rassemblements prévus ce lundi 8 septembre devant de nombreuses mairies.

Le

Strike call leaflets in Marseille, France – 02 Sep 2025
4min

Société

« Bloquons tout » : à quoi faut-il s’attendre le 10 septembre ?

Né du rejet du plan d’économies présenté par François Bayrou, le mouvement « Bloquons tout » a pris de l’ampleur avec le soutien d’une partie de l’opposition et de certaines branches syndicales. Malgré la probable chute du gouvernement annoncée pour le 8 septembre, les appels à une paralysie générale ne cessent de se multiplier, alimentés par un fort climat de mécontentement.

Le

Inflation
6min

Société

Géographie sociale : à Paris, l’accumulation des richesses « atteint des proportions inédites »

Le 4 septembre, la Fondation Jean Jaurès a publié une note signée par Jérôme Fourquet et Marie Gariazzo intitulée « La roue de la fortune ». Cette étude propose une lecture des inégalités en France, où la constitution et la transmission du patrimoine redessinent une véritable « géographie sociale ». Les écarts entre territoires et catégories sociales s’accentuent, et Paris apparaît comme l’exemple le plus emblématique de cette fracture.

Le