Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
Ouverture des institutions : des jeunes à la découverte du Sénat
Par Jules Duribreu
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A l’origine de cette rencontre, le constat d’une association : Les jeunes se désintéressent massivement de la politique. Trop complexe, peu concrète et éloignée de leur quotidien, cette dernière souffre d’un désamour généralisé chez les 18-25 ans.
Une promotion de l’engagement citoyen
Face à ça, la Mission Locale de Paris, association visant à promouvoir le service civique, l’insertion professionnelle et l’engagement citoyen de jeunes en difficultés, organise un cycle de rencontres avec les élus et de visites des institutions. Une manière de donner un accès privilégié à des jeunes éloignés des sphères politiques tout en faisant la promotion de l’engagement civique.
« Ce qui est important pour nous, c’est de pouvoir permettre aux jeunes de découvrir les institutions républicaines et leurs représentants. En effet, nous sommes fermement convaincus que l’engagement citoyen est un vecteur d’émancipation citoyenne et un moyen de favoriser l’expression de ces jeunes qui n’en ont pas souvent l’occasion. » estime David Ouzilou, responsable du programme à la Mission Locale de Paris.
Un éclairage sur le rôle de sénateur
En ce sens, un groupe d’une 25 jeunes encadrés par la Mission Locale de Paris a pu visiter le Sénat, souvent pour la première fois pour beaucoup d’entre eux, et échanger avec la sénatrice socialiste de Paris, Marie-Noëlle Lienemann.
La discussion, dans une salle de la commission des affaires économiques, commence en réalité par un court exposé de la sénatrice sur son rôle, souvent méconnue de beaucoup. D’ailleurs, les premières questions sont révélatrices si ce n’est caricaturales. « Pourquoi l’hémicycle est souvent vide ? Vous ne travaillez pas beaucoup ? » demande ainsi un jeune venu du nord de Paris.
Dès lors, la sénatrice s’attache à battre en brèche ces clichés bien ancrés dans l’esprit de ces novices de la vie politique. Explication pédagogique et en détail du rôle du sénateur, fonctionnement de la séance publique, de la commission, du dépôt d'amendement, c’est un cours de procédure parlementaire en accéléré.
Le reste de l’échange s’organise autour d’une session question-réponses animée. Immigration, études, emploi, logement, les thèmes sont variés tout en étant centrés sur les préoccupations de ces jeunes. La sénatrice socialiste n’hésite pas, de son côté, à politiser le débat, critiquant ouvertement les positions de l'exécutif. Ainsi à la question “Que pensez-vous de la loi travail ?” s'ensuit une réponse ferme “Que du mal !”.
La discussion aura finalement largement dépassé le temps imparti, au grand malheur du collaborateur de la sénatrice qui aura bien eu du mal à contenir les questions et l’engouement de ce jeune public et ainsi respecter l’agenda de la vice-présidente du Sénat.
Combattre l’antiparlementarisme
Au final, pour Marie-Noëlle Lienemann comme pour cette vingtaine de jeunes, le constat est positif. « C’est très important de rappeler le rôle de la politique en général, du parlement et du Sénat, surtout dans une période où on a beaucoup d’antiparlementarisme. De plus, je crois qu’il faut donner du sens à nos institutions, on est pas simplement un système qui ronronne et qui fonctionne. On porte des valeurs, on a une histoire, on s’inscrit dans une certaine vision de la société, et je pense que ces jeunes doivent prendre la mesure que tout ça est le fruit d’une certaine idée du vivre-ensemble et du vivre en commun. »