« Parlement » : une série caustique mais qui montre aussi « qu’on peut agir à Bruxelles », selon Noé Debré

« Parlement » : une série caustique mais qui montre aussi « qu’on peut agir à Bruxelles », selon Noé Debré

La série à succès « Parlement », raconte, sur un mode satirique, les mésaventures d’un assistant parlementaire candide, témoin de la fabrication des lois européennes. Eurodéputés, fonctionnaires européens, lobbyistes, institutions, nul n’est épargné par cette série moqueuse, qui nous montre des français, allemands, espagnols, néerlandais, britanniques, leurs petits arrangements et leur travers nationaux… Y’a-t-il un fond de vérité ? Cette semaine « Ici l’Europe » pose la question à deux eurodéputés, en présence du réalisateur de la série.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

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En deux saisons, la série " Parlement » s’est fait remarquer dans le paysage audiovisuel français, allemand mais aussi espagnol. Une série qui dépasse les frontières et nous dévoile les coulisses de la fabrication de la loi européenne au Parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg. Et c’est à travers les yeux de Samy, un jeune assistant parlementaire novice que les téléspectateurs découvrent le fonctionnement de cette institution. Le réalisateur et créateur de la série en a fait une comédie. Mais au-delà de l’humour et de la caricature, Noé Debré, en tire en quelque sorte une leçon politique. « Ce qu’on voit dans la série c’est effectivement beaucoup de gens qui essaient de s’arranger, qui cherchent des compromis, et ce n’est pas l’idée que l’on se fait en France de la politique, de la posture, des grands discours. Mais ce que l’on voit aussi, c’est cet assistant parlementaire Samy qui s’engage dans un projet et de façon très sincère en fait. Et le récit profond de la série, c’est qu’on peut agir en démocratie et à Bruxelles. »

« Discuter et faire des compromis, cela n’a rien d’un gros mot »

Dans les deux saisons de « Parlement », on assiste à des négociations ubuesques entre les parlementaires mais aussi avec la Commission européenne ou le Conseil. Des compromis arrachés, au terme de « petits arrangement entre amis, à la limite de la « magouille ». Une vision caricaturale bien sûr, mais pour le président de la Commission de la pêche, Pierre Karleskind (Renew), les Français ont des apprentissages à tirer du fonctionnement du Parlement européen. « Il va falloir apprendre une chose en France, et les résultats des dernières élections législatives vont vraiment forcer les Français, et singulièrement le système médiatique, à discuter et à faire des compromis. C’était d’ailleurs dans la bouche d’Élisabeth Borne dans son discours de politique générale. Discuter et faire des compromis cela n’a rien d’un gros mot. Alors vous appelez cela magouiller, non ! »

Pas assez de diversité au parlement européen

D’une manière générale, nombreux sont les parlementaires qui trouvent la série assez « réaliste et pédagogique ». Mais l’allemand écologiste, Daniel Freund, a quelques réserves. « Tout se passe à Strasbourg [dans la deuxième saison] et pourtant pour 80 % du temps, on est à Bruxelles à négocier et à débattre. Et la deuxième chose et malheureusement on est encore loin de la réalité, c’est qu’il y a un fonctionnaire du Parlement européen noir et qui a un très bon rôle dans la série. Malheureusement dans les institutions européennes, la diversité, on en est encore très très loin, de représenter tous les européens. Et ça, c’est vraiment quelque chose à travailler. »

Pour de nouveaux épisodes, il faudra attendre. La saison 3 de la série est actuellement en préparation. Le tournage devrait avoir lieu à l’automne, pour une diffusion au printemps 2023. Une nouvelle saison dans laquelle, le réalisateur Noé Debré avoue avec humour qu’il veut « punir les téléspectateurs » en s’attaquant à la technicité des actes délégués, après avoir évoqué les trilogues dans la saison précédente.

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