Paris : Darmanin and Paris Police Department River Brigade

Périmètres de sécurité, QR code : où en est-on des restrictions de circulation annoncées pour les JO de Paris 2024 ?

Dans un entretien au Parisien, Gérald Darmanin a détaillé les mesures de sécurité qui seront mises en place à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Ces restrictions de circulation s’ajoutent aux périmètres déjà annoncés par le préfet de Paris aux abords des lieux de compétition. À moins de quatre mois des JO, où pourra-t-on circuler ?
Rose Amélie Becel

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Ce 8 avril, dans une interview au Parisien, le ministre de l’Intérieur a précisé le dispositif de sécurité qui sera déployé autour de la Seine pour la cérémonie d’ouverture des JO. Une semaine avant l’événement, la circulation sera fortement restreinte, avec obligation de présenter un QR code. En novembre dernier, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez avait annoncé la mise en place d’un régime de protection similaire aux abords des stades, lors des compétitions.

Ces dispositifs seront-ils suffisants pour garantir la sécurité des spectateurs et des sportifs, alors que la France a relevé au seuil maximal son plan Vigipirate il y a quelques semaines ? La commission des lois du Sénat rendra son avis sur le sujet ce 10 avril, après avoir mené de nombreuses auditions et visites de sites olympiques.

Des restrictions, y compris pour les piétons, lors de la cérémonie d’ouverture

Le 26 juillet, près de 600 000 personnes assisteront à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, sur les quais de Seine ou depuis des fan-zones installées dans la capitale. Pour les Parisiens, les difficultés de circulation devraient débuter dès le début du mois de juillet. « Les Parisiens, joggers compris, auront beaucoup de difficulté à accéder à ce secteur car le Cojo [Comité d’organisation des Jeux olympiques] et la Ville de Paris vont installer les tribunes », détaille Gérald Darmanin dans Le Parisien. Huit ponts enjambant la Seine fermeront progressivement, entre le 1er et le 15 juillet.

Mais les véritables restrictions de déplacement s’appliqueront une semaine avant le début de la cérémonie. La circulation sera interdite sur un large périmètre autour de la Seine (voir la carte réalisée par Le Parisien, à partir des données de la préfecture), quelques rues et quatre ponts (Notre-Dame, Sully, Iéna et Invalides) resteront accessibles pour permettre aux automobilistes de traverser le fleuve. Le jour de la cérémonie, à partir de 13 heures, plus aucun automobiliste n’aura le droit de circuler dans tout le périmètre, sans dérogation possible sauf pour les véhicules de secours.

À l’intérieur de ce large périmètre, une zone plus restreinte appelée Silt (sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme) sera aussi mise en place une semaine avant la cérémonie. Elle englobera tous les quais de Seine, l’île Saint-Louis, l’île de la Cité, mais aussi le Trocadéro, le Louvre, le Champ de Mars, ou encore la gare d’Austerlitz. Comme les automobilistes, les piétons pourront traverser ce périmètre en empruntant les quelques axes laissés ouverts. En revanche, pour ceux qui habitent, travaillent ou souhaitent se rendre dans un lieu à l’intérieur de cette zone Silt, un QR code sera nécessaire. Une situation qui concernera « plusieurs dizaines de milliers de personnes », affirme Gérald Darmanin. Elles devront s’enregistrer sur une plateforme, ouverte à partir du 10 mai, et obtiendront un laisser-passer après avoir fait l’objet d’un « criblage de sécurité ». Les voyageurs souhaitant accéder à la gare d’Austerlitz seront exemptés de QR code s’ils présentent leur billet de train, au même titre que les visiteurs du Louvre ou de l’Institut du monde arabe munis d’un ticket.

Des interdictions de circulation pour les véhicules motorisés, au moment des compétitions

Auditionné au Sénat le 30 novembre, le préfet de police de Paris avait précisé les contours d’un second dispositif de sécurité, installé autour des sites de compétition. Face au tollé suscité par certaines mesures, jamais votées au Parlement en dépit de l’adoption de nombreuses mesures il y a un an dans la loi « JOP », Laurent Nuñez misait sur un « processus de concertation » avec les acteurs du territoire. Lors d’un « point d’étape » organisé le 1er mars, le préfet a confirmé les mesures de sécurité annoncées devant les sénateurs.

Les sites de compétition seront ainsi encadrés par quatre périmètres, dont les cartes sont disponibles sur le site internet de la ville de Paris. En bordure des sites olympiques, un périmètre « organisateur » restreindra l’accès aux seules personnes accréditées ou munies d’un billet. Un second périmètre, la zone Silt, un peu plus large, sera également accessibles aux seules personnes accréditées. Il ne devrait pas englober d’habitations, puisque la ville de Paris précise sur son site internet que la mise en place des zones Silt « n’aura pas de conséquences pour les riverains, commerces et entreprises ».

Deux zones plus larges, les périmètres rouges et bleus, seront activés autour des lieux de compétition 2h30 avant les épreuves et levés une heure après leur interruption. Dans ces deux zones, les restrictions ne concernent ni les piétons, ni les cyclistes, seulement les véhicules motorisés. Les automobilistes seront autorisés à circuler dans les périmètres bleus s’ils ont une raison valable de s’y rendre : accéder à leur domicile, à leur travail, se rendre à un rendez-vous… Lors des contrôles de police, « tout justificatif légitime sera accepté », explique la ville de Paris. En revanche, dans les périmètres rouges, les véhicules motorisés seront interdits, sauf dérogation pour les riverains et les urgences. Lors des contrôles, les automobilistes devront cette fois-ci présenter un QR code, qu’elles pourront obtenir en s’enregistrant sur une plateforme. Celle-ci devrait ouvrir courant avril.

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