Pesticides : le coup gueule de Marc Veyrat
Le célèbre chef cuisinier Marc Veyrat – trois étoiles au Guide Michelin – a livré un plaidoyer contre les pesticides et l’agriculture productiviste. Il appelle à « dépenser plus » pour l’alimentation et à manger moins de viande.

Pesticides : le coup gueule de Marc Veyrat

Le célèbre chef cuisinier Marc Veyrat – trois étoiles au Guide Michelin – a livré un plaidoyer contre les pesticides et l’agriculture productiviste. Il appelle à « dépenser plus » pour l’alimentation et à manger moins de viande.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Au cours d’un débat sur une agriculture sans pesticide, dans notre émission « Salon Ouvert », le chef Marc Veyrat a livré une intervention passionnée pour une agriculture raisonnée et des produits de qualité. « Je trouve que l’alimentation populaire est en danger. Le vin populaire est en danger », a dénoncé celui qui a signé la préface du livre « Le goût des pesticides dans le vin ».

« Est-ce qu’on a fini de se foutre de la gueule du monde ? Est-ce qu’on a fini de produire et de surproduire. Ça suffit ! C’est la santé de nos enfants et de nos petits enfants qui en résulte […] Est-ce qu’on n’y gagnerait pas quelque chose ? »

Ce cuisinier, qui a été récompensé par trois étoiles au guide Michelin, encourage les consommateurs à « manger différemment, manger moins et manger mieux ».

« Le problème, c’est la surproduction et le fric »

Marc Veyrat : « Le problème, c’est la surproduction et le fric »
01:42

Pour lui, il s’agit d’un « problème d’éducation et d’information » des producteurs. Mais pas uniquement. Marc Veyrat a vivement critiqué la logique de l’agriculture productiviste :

« Le problème, c’est la surproduction et le fric. Ce sont les lobbyistes. Mon papa est paysan. Je n’ai jamais vu mon père mettre quelque chose dans la terre. Il faut revenir à des fonctions premières. »

La réponse passe aussi par, selon lui, par des changements de consommation. « Pour manger mieux, il faut dépenser plus et manger moins », encourage le propriétaire de la Maison des Bois à Manigod (Haute-Savoie). Il affirme que la part du budget alimentation d’un foyer est passée en dix ans de 22% à 13 ou 14%, et qu’il faut rattraper ces huit points perdus.

Marc Veyrat : « Pour manger mieux, il faut dépenser plus et manger moins »
01:36

Lorsque le chef ouvre des réfrigérateurs, chez les particuliers, il leur explique que manger bio ne coûte pas plus cher, à condition de changer ses habitudes :

« Ils ont acheté trois fois de la viande, deux fois du poisson, qui était plus ou moins légal. Ça se remplace, tout ça, par des protéines ! »

« C’est à nous aussi les cuisiniers de faire le travail. On leur donne des recettes », conclut-il.

Partager cet article

Dans la même thématique

Covid-19 Saint Denis hopital Delafontaine
6min

Société

« C’est une plaisanterie ! » : le choix de repousser encore l’examen au Sénat des textes sur la fin de vie divise l’hémicycle

L’examen de la proposition de loi sur le droit à l’aide à mourir n’a pas été inscrit à l’agenda du Sénat dans les prochaines semaines. Même situation pour le texte sur l’amélioration des soins palliatifs. Si la droite s’inquiétait d’un délai trop serré pour étudier ces questions sensibles avant le budget, la gauche dénonce, elle, « un prétexte de calendrier » pour repousser les débats.

Le